Desseilles Laces mise sur l'innovation pour sortir de l'ornière
Est-ce un ultime spasme d'une industrie dentellière régionale agonisante ? La direction de Desseilles Laces, à Calais, n'a pas cette lecture. Le dentellier haut de gamme, à la fois en Leavers et en Jacquard, a néanmoins été placé en redressement judiciaire fin décembre (avec période d'observation de six mois) pour une impasse de trésorerie de 100 K. Une situation due à la conjonction d'un affaissement brutal « et complètement anormal » du marché en fin d'année, d'un gros impayé d'un client américain, et des coûts de réintégration en mars des délégués du personnel dont le licenciement avait été invalidé pour vice de forme.
Pour autant, ce fleuron de la dentelle de Calais reste confiant dans l'avenir : la société, reprise il y a dix-huit mois par trois associés, a développé depuis de nouveaux produits très prometteurs qui arrivent maintenant en phase commerciale. Desseilles a développé une dentelle Jacquard en « shapewear », enveloppante, une propriété particulièrement intéressante en lingerie. Et d'autres innovations débutent en parallèle dans l'activité Leavers. D'où un carnet de commandes fermes élevé début janvier, de 2,3 M pour un chiffre d'affaires 2012 de 10 M (dont 60% à l'international). Et le grand export semble à nouveau prometteur, tout particulièrement en Chine, en Thaïlande et en Australie, où les efforts commerciaux de la nouvelle équipe semblent payer.
Afin de réduire ses coûts, la société n'a pas renouvelé 15 contrats en CDD qui s'achevaient en décembre. Michel Berrier, associé et directeur commercial, écartait tout plan social complémentaire. La situation de l'entreprise sera à nouveau examinée le 28 février par le tribunal de commerce de Boulogne.
OD
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