Dexy transforme le container maritime en éco-logement

La société fondée en 2018 par Thierry Fourmentez est capable de bâtir un projet immobilier passif en moins d'un an. A un tarif proche des constructions classiques aux normes RT 2012. 

"Je ne suis pas le Bill Gates du container. Je fais dans la qualité et non dans la productivité." Le ton est donné. A l'issue de 30 ans de carrière dans la restauration, principalement comme ingénieur, Thierry Fourmentez a voulu faire quelque chose de ses mains. Pour ce passionné de construction et de rénovation, la voie était toute trouvée. En 2015, il finalise sa toute première construction réalisée seul... à partir de containers maritimes. Il lui a fallu 14 mois pour bâtir l'habitation, en parallèle de son quotidien de directeur de l'hôtellerie du CHU Amiens-Picardie.

Après une rencontre avec les représentants de Toerana Habitat, coopérative d'entrepreneurs solidaires, Thierry Fourmentez crée Dexy, spécialisée dans la construction de logements écologiques. Il ouvre son atelier début 2018 à Mazingarbe, dans la Communauté d'Agglomération Lens-Liévin. En avril de la même année, il finalise sa première maison étiquetée Dexy à Prémesques, avec l'aide des adhérents de Toerana Habitat - plombiers, électriciens ou maçons. L'artisan de 55 ans se fournit en containers dits de derniers ou premiers voyages étanches à Dunkerque, au Havre, à Rouen, à Rotterdam ou encore à Zeebruges. Pour moins de 2 000€, hors transport.

Logements passifs

Par an, Thierry Fourmentez conduit en région deux à trois chantiers de tailles significatives et des projets plus petits comme des extensions. Tous, imaginés sur-mesure avec ses clients - professionnels et particuliers. Selon l'ampleur du projet, le chantier dure entre 5 et 12 mois. Au moment où nous écrivons ces lignes, il mène la plus grosse construction depuis ses débuts : un logement de 225 m2 avec une ossature bois et réalisée à partir de six containers utilisés pour le plancher. Toutes ses constructions bénéficient d'isolant naturel et de VMC double flux rattachée, quand c'est possible, à un puits canadien, précise l'entrepreneur.

Côté tarif ? "Nos éco-logements ne sont pas plus chers que les constructions classiques. Le prix au mètre carré est sensiblement le même que les logements RT 2012. La grande différence avec ceux-ci c'est que nos maisons sont passives", répond Thierry Fourmentez (ci-contre). Qui reçoit l'accompagnement d'Interreg Europe, de l'accélérateur Rev3 à Douai. Il a également été primé au Luxembourg et, plus récemment, en région par l'Institut Randstad. A l'avenir, le fondateur de Dexy souhaite faire grandir son projet raisonnablement et éviter de se développer trop vite. "Je préfère marcher que courir !", sourit-il. Les prochains mois, il s'attèlera à former l'un de ses deux apprentis, qui devrait à terme prendre davantage de parts dans la société.