E6 joue sa carte régionale et indépendante
Pour ses 50 ans, le réseau E6 sort de l'ombre. Un réseau 100% nordiste, qui se veut d'abord pragmatique,
au service de ses membres.
"Essor MPI », le nom doit encore parler à nombre de lecteurs. La structure naît en 1971 sous la houlette de la CCI de Lille, pour soutenir l'entrepreneuriat individuel. Depuis 2008 et les restrictions budgétaires, l'association a quitté le giron consulaire, changé de nom et pris une nouvelle logique d'autofinancement. Désormais basé à La Madeleine, le réseau « E6 », qui rassemble aujourd'hui 180 entrepreneurs, se présente comme un lieu de bienveillance à travers le partage d'expérience et de bonnes pratiques. «Nous ne sommes pas un club d'affaires, nous sommes un club humaniste qui place l 'homme au cœur de l'association », souligne Denis Derveaux, consultant en communication, membre du conseil d'administration. Une présence qui incarne la coexistence au sein de ce réseau d'entrepreneurs individuels, de TPE et même d'ETI, pour un brassage large et représentatif du monde économique, mais tous actionnaires majoritaires de leur affaire. « Ce sont des gens qui jouent leur porte-monnaie ! Aujourd'hui, un chef d'entreprise ne peut plus fonctionner seul, il est dans un écosystème dont il doit décoder l'organisation, partager et se ressourcer », décrit Stéphane Duclos, dirigeant de SubDéco (Seclin) et président de l'association depuis cinq ans. Une association très discrète, mais qui profite de l'avènement de ses 50 ans cette année pour parler d'elle.
E6 est organisé en deux niveaux. 18 groupes constitués de 8 à 15 personnes en moyenne, dotés d'un nom spécifique (Cru 92, Kan Baz...), d'un animateur tournant vont plancher au rythme d'une rencontre par mois sur une problématique : la fiscalité, le développement personnel, l'innovation... Le tout en pleine autonomie et en toute confidentialité, avec pour seule contrainte un compte rendu de séance à remonter à l'association. L'assiduité est regardée de près, moins pour la discipline que parce que des absences répétées peuvent révéler de graves difficultés. « Dans mon groupe, on a su avant leur propre femme que deux dirigeants allaient divorcer », rapporte le président. Outre ce travail de terrain, E6 a une action plus transversale, avec l'appui de deux permanents et demi : des rencontres plus festives, avec les vœux et une garden party (photo) une fois dans l'année, mais aussi des soirées dites « au coin du feu » autour d'une personnalité tel ce général d'état-major ou ce patron d'ETI, mais aussi des « cafés contacts » pour permettre aux membres de mieux se connaître au-delà de chaque groupe. Des voyages dits « éco-escapades » sont aussi organisés régulièrement, au cours desquels les membres vont à la rencontre de figures locales.
Task force informelle
Au-delà du fonctionnement formel, E6 a aussi des initiatives plus discrètes. « Nous avons une cellule « coup de pouce », qui agit un peu en sous-marin pour aider des membres qui ren- contrent tous types de difficultés », explique Stéphane Duclos. Soit 8 ou 9 membres qui ont frôlé la correctionnelle en 2019 et que la mobilisation de cette task force informelle a permis de remettre à flot pour 6 d'entre eux.
Et demain ? Le réseau, aujourd'hui très métropolitain, souhaite élargir son spectre, mais sans sortir de la région. Il s'agit aussi, sans course à la croissance, de compléter les départs naturels de l'ordre de 15% l'an (retraite, cessions...) et d'atteindre le seuil des 200 membres. L'adhésion s'opère par cooptation, à travers un entretien qui permettra de flécher le nouveau venu vers un groupe en fonction des personnalités et des thématiques. Au bout de trois séances, les membres votent sur le nouvel adhérent. En cas de rejet, on l'oriente vers un autre groupe. La cotisation va de 800 à 1 200 €. E6 suscite de l'intérêt ailleurs, mais ses dirigeants veulent conserver leur modèle spécifique. « On est agile, on n'a pas de charte nationale à respecter, on fait ce qu'on veut », décode Denis Derveaux.
Ces articles peuvent également vous intéresser :
Orfey mise sur la gestion des émotions par l'IA
Athénaïs Oslati. Cette étudiante de l'UTC a mis au point un casque audio capable d'analyser, mais aussi de modifier les émotions d'un auditeur. Une technologie très prometteuse qui intéresse déjà des industriels internationaux.
Impacte Capital veut redonner un avenir aux chaussures
Marie Soudré-Richard, Guillaume Haffreingue et Hélène Guerret ont créé en mai Revival pour porter un projet industriel aux ambitions européennes dans l’économie circulaire de la chaussure. Décoiffant.
L’international, une recette gagnante pour Pâtisserie des Flandres
En 2010, la spécialiste de la gaufre se lance à l’international. Elle s’exporte aujourd’hui aux Etats-Unis, en Europe et depuis peu en Asie. Avec un coup d’accélérateur en 2020, où l’export a gagné 10 points en un an.
Agirc-Arco s'attaque à l'emploi des seniors
L'Agirc-Arco est un organisme de retraite complémentaire. Mais pas seulement. A Lille siège son association nationale Espace Emploi, qui appuie le retour à l'emploi des plus fragiles, avec succès.
Marly : Lyreco teste une vague de recrutement en 100% télétravail
L’entreprise nordiste de fournitures s’associe à Pôle Emploi Valenciennes pour innover dans ses recrutements. Cette année, 25 personnes intégreront son centre de relation clients... depuis leur domicile.
Helexia : la mission comme source d’engagement
Spécialisée dans la transition énergétique, Helexia a voulu définir sa mission en pleine pandémie. Une notion qui se veut centrale dans les projets menés et source de motivation des salariés.
MT Sommeil change de mains et se fait éco-responsable
Les jeunes repreneurs donnent une nouvelle impulsion au fabricant de literie. Notamment avec le lancement d’une marque 100% naturelle, Bonnuit.
Cousin Biotech relève le pari du nettoyage au CO2 supercritique
La technologie est une innovation de rupture déjà connue en agroalimentaire et en parfumerie. Le fabricant de dispositifs médicaux textiles est le premier à l’intégrer dans le médical pour le nettoyage, demain peut-être pour la stérilisation.
4D Pioneers : l’impression 3D contre l’obsolescence programmée
Depuis près d’un an, la société d'Ingrid Florentin et Nicolas Gay conçoit et imprime de nouveaux matériaux pour répondre aux besoins des industriels, notamment de durabilité des pièces.
Fracture numérique : attention, urgence!
Révélateur de tendance, la Covid a aussi accru les difficultés de certains face aux outils numériques. Dans une société toujours plus digitalisée, les enjeux sont massifs. En région, les initiatives se multiplient. Tour d’horizon.