En croissance spectaculaire, les tiers-lieux affirment leur modèle original

Ils se nomment Plateau fertile à Roubaix, 3 Teinturiers à Villeneuve d’Ascq, La Machinerie à Amiens, ou encore Wetail à Lille. Mais concrètement, quésaco ? C’est avant tout un état d’esprit, répond Alexandre Bigot-Verdier. Ce sont des espaces hybrides, favorisant la transmission et la montée en compétences de ses occupants. Tout en prônant le « faire ensemble » et le lien social. « Ce sont de véritables manufactures de proximité où on peut déceler des talents qui ne sont pas allés jusqu’aux études supérieures », poursuit Alexandre Bigot-Verdier. Il en existe de toutes tailles, axés sur tous types d’activités : bureaux ou ateliers partagés, lieux d’artisanat, culturels, de commerce, d’inclusion numérique, ou encore labo de fabrication industrielle. « C’est là où s’incarnent les échanges sur les transitions numériques, environnementales ou sociales de nos territoires ».

Lieux de solutions

Agiles et solidaires, certains d'entre eux se sont reconvertis en lieux de résilience pendant la pandémie. Certains ont accueilli par exemple des drive alimentaires pour les plus fragiles. Ou des étudiants, pour leur offrir un espace de travail plus confortable avec parfois le prêt d’un ordinateur. D’autres ont participé à l’effort de guerre en fabriquant, grâce à leurs machines, des masques anti-Covid ou des visières. « Les tiers-lieux ont été des lieux de solutions pendant la crise, souligne le responsable de la Compagnie des tiers-lieux. Les pouvoirs publics l’ont bien remarqué. D’où leur volonté d’accélérer le développement de ces hubs ».

Dernière annonce en date : une enveloppe gouvernementale de 130 M€ débloquée pour soutenir l’écosystème et favoriser l’ouverture de 100 nouveaux tiers-lieux dans l'Hexagone. De son côté, la MEL a lancé en 2017 un appel à projet permanent pour organiser le maillage de son territoire. Elle soutient chaque tiers-lieu à hauteur de 25 K€ en moyenne.