Ces lieux où mitonne l'innovation alimentaire

De longue date, la Région a voulu valoriser son puissant pôle agroalimentaire. En témoigne la création de plusieurs structures d'accompagnement. Entre l'appui aux Pme et la détection de pépites, petit tour d'horizon.

Adrianor : la recherche cuisinée aux petits oignons

Daniel Dessaint Traiteur, Chocolaterie Beussent Lachelle, Roquette, Sauces et Créations, ou encore Flanquart, des centaines d'entreprises de l'agroalimentaire - de la Tpe aux grands groupes mondiaux, en passant par les créateurs - ont poussé les portes d'Adrianor à Tilloy-lez-Moufflaines près d'Arras depuis 30 ans. Le centre de ressources technologiques pour les industries agroalimentaires - à l'initiative de la Région - tente d'apporter une réponse aux problématiques techniques des acteurs de la filière.

Son champ de compétences ? "Travailler sur la formulation des recettes dans nos labos de recherches pour améliorer le goût, la texture voire la durée de vie des produits. Nous intervenons jusqu'à la phase d'industrialisation", répond la directrice Christine Chèné. Chaque année, Adrianor accompagne près de 200 entreprises et mène une quarantaine de projets.

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Euralimentaire, labo de la bonne alimentation

Basé sur la zone du MIN, deuxième marché d'intérêt national pour les fruits et légumes après Rungis, ce labo de "la bonne alimentation" a déjà chaperonné 25 entreprises ayant généré 70 emplois en deux ans d'existence.

Actuellement, une vingtaine de start- up bénéficie de son coup de pouce. Euralimentaire en vise une trentaine fin 2019. "Quelques porteurs de projets nous ont contactés, dont certains d'Île-de-France, pour profiter de notre écosystème composé entre autres d'Eurasanté et de partenaires majeurs tels Auchan, Holder, Leclerc ou Metro", annonce fièrement la responsable de l'incubateur, Isabelle Wisniewski.

Les ambitions des équipes pour le site sont grandes. "D'ici à 10 ans, nous voulons en faire la zone d'excellence de l'alimentation de demain", avance la responsable. Mais pour cela, concède t-elle, "il faut être en phase avec la demande des consommateurs... même si ce n'est pas toujours facile de les comprendre".

L'an dernier a eu son lot de bonnes surprises en matière d'innovations agroalimentaires : le producteur et transformateur de champignons sur marc de café Pleurette, qui s'apprête à lancer ses steaks et boulettes 100% végétaux, le créateur de bois- sons végétales Dosecore, le transformateur de fruits et légumes bio par lactofermentation La Préserverie, mais aussi On breakfast, concepteur de petit-déjeuner équilibré 100% vegétal en 20 cl. Et à en croire Isabelle Wisniewski, 2019 s'annoncerait tout aussi riche... A suivre !

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Protein Village

La transition alimentaire, et précisément l'innovation autour de la protéine végétale, est l'une des priorités du Village by CA. Lancé en 2016, cet écosystème d'innovation ouverte développé par le Crédit Agricole Nord de France sert de matrice au développement de jeunes pousses en favorisant les relations entre elles et ses partenaires, dont Sodexo, Bonduelle, Limagrain ou encore le pôle de compétitivité IAR. "L'innovation du porteur de projet doit avoir du sens. Elle doit conduire vers des solutions qui vont aider à mieux vivre demain", précise le directeur Thierry Le- brun, qui souligne une volonté politique régionale forte sur la protéine végétale.

En 2019, l'alimentation restera le fil rouge du Village nordiste, en parallèle de la fintech et l'assurtech. Et pour attirer des start-up françaises et étrangères, il mise beaucoup sur son encadrement et sa place stratégique au cœur de la première région agroalimentaire de France. A ce jour, 45 jeunes pousses sont accompagnées. Un nombre que Thierry Lebrun voudrait voir grimper cette année à 60. Son argument de séduction : "deux ans de développement au sein du Village équivalent à 10 ans en dehors".

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