Enquête hôtellerie de luxe - Thierry Grégoire : "Il faut bien penser chaque ouverture"
Quels sont les enjeux de lhôtellerie régionale ?
Cest une industrie très récente dans la région, qui sest considérablement développée dans les 15 dernières années. Entre des investisseurs courageux, des politiques volontaires, il y a une vraie dynamique. Maintenant, il faut bien penser chaque ouverture. Un hôtel ? Oui, mais pour quoi faire ? Mauroy, Delebarre étaient de vrais visionnaires, il faut une nouvelle génération qui ait cette vision globale du territoire. Et qui comprenne quil faut investir dans le tourisme car cest lavenir. La région a une histoire avec le tourisme de mémoire, une autre avec le tourisme industriel. Minier aujourdhui, mais qui peut se décliner demain avec la pétrochimie, la chimie verte Autre enjeu : lentretien du parc, il vieillit et nest pas forcément à la hauteur des attentes. Or il est capital dy répondre et, bien sûr, de fidéliser, surtout en période de crise. Avoir des habitués, cest notre fond de commerce. Il faut notamment choyer les anglais, 80% de la clientèle sur la côte ! La région a une bonne réputation sur laccueil, la convivialité, il faut poursuivre nos efforts.
Quels sont les grands combats de lUMIH?
Faire comprendre à nos professionnels limportance du e-commerce. Et limiter les effets pervers dInternet. Booking, Expédia et Venere prennent 20% de commission par chambre, cest énorme! Cela représente 2,5 Mds par an, qui échappent totalement à limpôt. LUMIH se bat pour que 20% soient prélevés sous forme de taxe et affectés au service de la promotion de nos établissements, ce serait plus juste et profitable au secteur tout entier. Notre rôle est aussi de sortir les entrepreneurs de lisolement, surtout les Tpe, que ce soit pour gérer leurs difficultés de trésorerie ou de recrutement. Nous avons créé un groupement demployeurs : une équipe gère le recrutement de personnels pour différents établissements, et leur assure du travail toute lannée.
Et les tendances du tourisme régional?
Lavenir du tourisme passera par la ruralité. Les gens veulent se réapproprier le temps, la nature. Ils sont en quête de bons produits, de circuits courts, de restauration artisanale. Et détablissements de charme, de taille modeste. La région a une vraie carte à jouer de ce côté là. Nous travaillons aussi à la revitalisation des zones rurales et à la promotion du territoire, notamment auprès des asiatiques. 1200 Chinois désertent Paris chaque mois. Ils sont en quête dautre chose, et ils remontent progressivement ! Je pars à la fin du mois en Chine avec Jean-Pierre Raffarin pour avancer sur le sujet.
Propos recueillis par Marie Raimbault
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