ETI : portrait de nos champions cache?s

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France

Pas simple de dresser le portrait type d’une ETI du Nord Pas de Calais ! L'ETI se de?finit par une norme portant sur le nombre de collaborateurs, le chiffre d’affaires, et le total du bilan. Une ETI, comme son nom l’indique, est de taille interme?diaire : plus une PME, pas encore une grande entreprise. Elle s’est construite a? coup de croissance externe ou organique, a? la force de ses ide?es et de ses innovations, et, nous l’avons constate?, s’est pluto?t retrouve?e un beau matin avec le statut d’ETI sans l’avoir re?ellement voulu, souhaite?, anticipe?. En partenariat avec le club des ETI du Nord-Pas-de-Calais, Eco121 et Market Audit avons re?ussi a? joindre 25 ETI re?gionales, et a? obtenir, de leur part, des donne?es chiffre?es en toute confidentialite?. Nous tairons donc l'identite? des re?pondantes, dont la plupart sont tre?s significatives... Car le chiffre d'affaires cumule? des re?pondants approche 3,2 milliards d'euros, pour 16300 salarie?s.

CROISSANCE ACCE?LE?RE?E?

Les secteurs couverts sont tre?s varie?s : nos ETI s’illustrent tout autant dans les me?tiers industriels ou l’agroalimentaire que le commerce, les services ou les technologies de la communication. Certains fabriquent, d’autres vendent. Certaines sont devenues des marques tre?s connues dans la re?gion, d’autres, par leur cliente?le professionnelle, sont inconnues du grand public. Ce n’est donc pas par ce point d’entre?e que nous pouvons les qualifier.

 

Les chiffres d’affaires sont e?galement tre?s varie?s, mais c’est normal compte tenu de la de?finition me?me des ETI. Plus de 90% pre?voient une croissance de leur chiffre d’affaires en 2015. Par- fois a? deux chiffres. Il semble clair que le fait de devenir ETI, en apportant son lot de structuration et la reconnaissance du monde socio-e?conomique, permet a? ces entreprises de se sortir du lot des PME et d’acce?le?rer leur croissance.

Ne nous y trompons pas, la croissance ne vient jamais par magie, c’est toujours le fruit du travail, de la cre?ativite?, de l’innovation...

D'ailleurs, nos ETI re?gionales n’ont pas peur d’investir. Ils sont 95% a? nous donner un montant significatif d’investissement pour l’exercice 2014, et, parmi eux, pre?s de 60% pre?voient d’augmenter encore ce volume sur 2015.

Nos ETI ont un tropisme international e?vident. Plus de 60% ont un CA significatif a? l’export. Et, parmi elles, plus de 60% pre?voient une augmentation de leur CA a? l’export en 2015.

 

Et, pour terminer cette photo d’identite?, nous pre?ciserons que 43% des entreprises que nous avons contacte?es ont pre?vu d’embaucher en 2015. Tout en consacrant en moyenne 2,7% de la masse salariale a? la formation !

Une seule de ces ETI reconnaissait des difficulte?s importantes, qui la contraignaient a? diminuer ses effectifs en raison d’une absence de re?sultats e?conomiques. Mais ca ne l’empe?chait pas de consacrer 2,5% de sa masse salariale en formation, et de pre?voir une croissance externe. Comme quoi, ETI, c’est aussi le gage de valeurs d’entreprises profonde?ment ancre?es. Bertrand Fontaine, directeur re?gional de BPI le dit : “e?tre une ETI permet de porter en soi les vecteurs de la croissance”. Ce que de?montrent les chiffres que nous avons recueillis.

 

QU’ATTENDENT-ILS ?

Qu’attendent nos dirigeants d’ETI ? D’abord, et avant tout, qu’on leur donne la possibilite? de...faire leur me?tier. On retrouve souvent les termes de « confiance », de « libe?ration » de l’entreprise, de « simplification » et pas seulement au travers d’un soi-disant « choc »... Ils sont entrepreneurs, et s’ils sont arrive?s la? c’est parce qu’ils ont pris des risques, des de?cisions, qu’ils ont cru dans leurs e?quipes, leur produit, leur entreprise. Ils veulent ve?ritablement qu’on les aide a? se de?velopper : ils cre?ent de

l’emploi, ils investissent, et ils n’ont pas peur... Ensuite, ils attendent de la se?curite?. Pour beaucoup, les voltes-faces administratifs, fiscaux ou le?gaux, parfois re?troactifs, leur font courir des risques juge?s inutiles ou ne?fastes. L’un d’entre eux nous indiquait me?me « plusieurs anne?es plus tard, l’administration peut revenir en arrie?re », et il est vrai qu’un chef d’entreprise a peu la possibilite? de revenir en arrie?re, lui ! Enfin, ame?liorer la rentabilite? des entreprises par une baisse des charges, une politique sociale plus souple, la simplification du contrat de travail... Clairement, sur ce volet, ils ne sont ni diffe?rents des PME, ni des grosses entreprises.

ETI, QU’EST CE QUE CA SIGNIFIE POUR EUX ?
Seuls 3 entrepreneurs parmi ceux que nous avons interroge?s avaient l’envie et la vision de devenir une ETI. Et encore s'agissait-il d’acque?rir la taille critique pour se positionner sur les marche?s. Les autres sont devenus ETI parce que leur entreprise leur imposait de le devenir, que se soit de manie?re organique ou par acquisition. Mais la reconnaissance du statut d’ETI leur apporte clairement une visibilite?, une reconnaissance exte?rieure et une pre?sence qui sont vecteurs de croissance. On leur propose plus facilement des acquisitions en raison me?me de leur taille, de leur dynamisme. Et les cabinets d’audit sont ravis de travailler avec ces entreprises qui ont trouve? leurs marques en terme d’organisation et de structuration. Mais ils reconnaissent aussi que le passage de la PME a? l’ETI apporte son lot de difficulte?s : les effets de seuils sont encore plus importants que le passage d’une PME a? 50 collaborateurs, la repre?sentation du personnel devient plus importante, les exigences administratives plus lourdes. Il convient donc de se structurer davantage pour re?pondre a? ce nouvel environnement.

Pour pre?s de 60% des dirigeants d'ETI, ce statut d’ETI inte?resse a? la fois le monde e?conomique et le monde politique. On a enfin compris que l’entreprise, quand elle grandissait de manie?re significative, e?tait un facteur positif pour tout le monde. Alors, qu’est-ce qu’on attend ?

Pierre de la Rivie?re

 

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