Eurasanté : coup de projecteur sur le développement de la filière régionale

Crédit : Richard Baron Crédit : Richard Baron

C'est devenu l'un des rendez-vous de la rentrée. Ce mercredi 4 septembre, le site d'excellence lillois Eurasanté a tenu sa conférence de presse au sein de son Bio incubateur à Loos. Avec l'objectif, comme chaque année, de présenter les chiffres et les dossiers importants de la filière régionale. Ce qu'il fallait retenir :

1. Clubster NSL : un pôle de compétitivité nouvelle dimension

En novembre dernier, le pôle de compétitivité Nutrition Santé Longévité (NSL) et le réseau d'entreprises Clubster Santé annonçaient leur fusion. La nouvelle association réunit désormais 350 membres industriels, académiques et acteurs du soin, rappelle son président Jean-Claude Charles, également directeur général de S-Inter, spécialisé dans la maintenance de matériels médicaux. Ses principales missions : l'innovation, le développement et le "networking" avec une priorité donnée à la formation et au développement de compétences. La demande serait significative, particulièrement sur les métiers des sites de production. "L'industrie pharmaceutique représente près de 12 000 emplois en région (sur les 30 000 de la filière santé régionale, ndlr) et chaque année environ 1 500 emplois restent non pourvus faute de main d'œuvre formée", souligne Jean-Claude Charles. Selon qui l'une des réponses se trouve dans la futur Usine école pilotée par Eurasanté et le groupe IMT.

2. Un HUB-Usine école à 10 M€

Il fait partie des projets structurants d'Eurasanté. Il a vocation a être "un outil d'attractivité et une plateforme technique de référence" pour la création d'emplois. Attendu pour juin 2022, le HUB-Usine école, d'un investissement de 10 M€, regroupe un ensemble immobilier de deux bâtiments. Eurasanté est actuellement en discussion avec la MEL pour déterminer le terrain d'implantation. Toutefois, celui situé entre Bayer HealthCare et la Faculté de médecine est privilégié.

Le premier bâtiment, considéré comme totem, accueillera le HUB Eursanté sur 3 000 m2. "La place nous manque au Bio Incubateur. Il nous faut réajuster notre capacité d'accueil des porteurs de projet", explique Etienne Vervaecke, directeur général du parc. Le HUB leur proposera des espaces de bureaux, de coworking, des labos partagés, des salles de réunion ainsi qu'un showroom technologique.

Le second, d'une surface de 800 m2, sera dédié à l'école usine qui grâce à un plateau technique formera les nouveaux talents et les salariés de l'industrie pharmaceutique. "A terme, on pourrait former jusqu'à 1 500 personnes par an en conditions réelles via des formations initiales et continues, avec un temps consacré en entreprise soit en alternance ou en stage", affirme le dirigeant du groupe IMT. Avant de préciser que le nombre d'inscrits variera en fonction de la demande des industriels régionaux. Les formations de techniciens du niveau CAP à Bac +3 seront organisées en lien avec l'Université de Lille.

3. 10 nouveaux incubés

A son lancement en 2000, le Bio Incubateur accompagnait moins de 10 porteurs de projet. Cette année, ils seront près de 25, assure Etienne Vervaecke. 10 ont déjà fait leur entrée, portant le nombre de projets incubés à 62 à Eurasanté. Par ailleurs, depuis le début de l'année, quatre start up ont levé un total de 1,63 M€, indique le président d'Eurasanté Didier Delmotte ; Autonomad Mobility (10 K€), Emedservice (1 M€), Octopus Lab (35 K€) et Zymoptiq (18 K€).

Il annonce également que le parc affiche une certaine dynamique avec 14 nouvelles implantations d'entreprises et 4 extensions d'entreprises, soit plus de 1 500 m2 transactés au total et près de 50 emplois créés.

4. Lancement du Health Entrepreneurship

Qui n'est autre que la nouvelle formation portée par Eurasanté et l'Université de Lille dont le démarrage est prévu en octobre prochain avec une dizaine d'étudiants. L'objectif ? "Créer une culture commune entre le chercheur et le business developer pour avoir le couple gagnant", répond la vice-présidence valorisation et innovation à l'Université de Lille.

L'idée est de former les chercheurs au métier de manager et vice versa. Le programme Health Entrepreneurship comportera 152 heures de formation en deux parcours : d'un côté "business et management" pour les étudiants de master en filière scientifique, chercheurs doctorants, chercheurs directeurs de labo et autre professionnels de santé, et de l'autre "santé et sciences" pour les dirigeants et managers.