En grande forme, la filière santé régionale vise les 40 000 emplois

En photo : Diagast. En photo : Diagast.

Investissements, levées de fonds, nouveaux dispositifs… Eurasanté affiche une santé de fer et aspire à de grandes ambitions d’ici 2025 notamment en terme d’emplois. Seule barrière à l’horizon : le recrutement.

Ces 18 derniers mois, l’industrie santé des Hauts-de-France a prouvé qu’elle savait à la fois relever les défis imposés par une pandémie mondiale et poursuivre sa croissance. Depuis l’an dernier, les investissements industriels vont bon train. Bon nombre d’entreprises de santé et agroalimentaires régionales bénéficient en effet de subventions issues du plan France Relance pour assurer leurs projets de développement. Citons par exemple le labo pharmaceutique Innobiochips qui créera une unité de production de tests de diagnostics in vitro innovants et de Hauts Résolution en région pour répondre à la demande de suivi d’immunisation naturelle et post-vaccinale contre la Covid-19. Macopharma compte pour sa part acquérir une ligne de fabrication automatisée de filtres souples à Tourcoing (3,6 M€ d’investissements). De quoi sécuriser 225 emplois et en créer 20 supplémentaires. Tandis qu’à Loos, Diagast - filiale de l’Etablissement Français du Sang - relocalisera en France la production de dispositifs médicaux. Et X’Prochem, spécialisée dans la synthèse chimique de protéines thérapeutiques, installera deux nouvelles unités de production pour augmenter sa capacité de production et développer de nouveaux principes actifs.

Au total, la filière santé et agroalimentaire a déjà annoncé plus d’1,4 Md€ d’investissements. 3 300 emplois devraient être créés dans les deux prochaines années. Aujourd’hui, les 1 100 entreprises de la région comptent 32 000 salariés. Dans les quatre ans, elles envisagent d’employer 40 000 personnes.

Optimiser la formation

Mais pour y parvenir, la filière devra être plus attractive. Son plus grand défi aujourd’hui est de trouver ses nouveaux talents, tout en assurant leur formation et celle des salariés actuels. Un sacré challenge quand on dénombre annuellement en région 9 000 besoins de formation. « Il nous faut réajuster notre capacité de formation en région pour que les entreprises y trouvent les compétences qu’elles recherchent », confirme le Dg d’Eursanté Etienne Vervaecke.

Eurasanté entend évidemment porter sa pierre à l’édifice avec sa future usine-école. Elle ouvrira courant 2023 sur le parc du pôle d’excellence à Loos. Mais en attendant, Eurasanté a décidé d’agir. Le groupement régional lance cette année le programme « Une chance pour soigner ». Un parcours de sensibilisation, de formation et d’insertion dans les métiers des sites de production industrielle pharmaceutique régionaux. Ceux-ci affichent des besoins de recrutement importants, accrus avec la pandémie.

Côté start up, les levées de fonds reprennent (6 depuis le début de l’année). Offrant ainsi « un nouveau souffle » aux jeunes pousses régionales, après une année 2020 « en demi-teinte », observe Eurasanté. Les bio-incubateur et bio-accélérateur restent attractifs. Ils accompagnent à ce jour 54 projets, contre 33 sur toute l’année 2020 qui constituait déjà un record.

Eurasanté inaugurera le 12 octobre prochain, au sein d’un hôtel particulier à deux pas de la CCI Artois à Arras, un nouvel incubateur : Eurasenior. Un nouvel outil dédié à la silver économie et du mieux vieillir. Une première nationale.

Le parc Eurasanté en chiffres

Le parc du pôle d’excellence à Loos enregistre 30 transactions immobilières à la mi-2021, réparties équitablement entre de nouvelles implantations et les extensions. L’ensemble permet la création de 44 nouveaux emplois. L’an dernier, le parc avait réalisé 29 opérations immobilières.

Il accueille à ce jour 190 entreprises, 3 600 salariés, soit 200 de plus qu’en 2020.