Exosquelettes : Les USA et le Japon dans le viseur de Japet

Après un départ en fanfare en France, la start up lilloise regarde désormais au-delà des frontières pour ses exosquelettes qui font mouche dans le secteur de la santé au travail.

 

Objectif : devenir leader européen de son secteur dans les cinq ans. Antoine Noël, fondateur de Japet, spécialiste des exosquelettes, a de solides arguments pour assumer cette impressionnante ambition. Le marché est encore une niche émergente, soit environ 10 M€ par an en Europe, mais en croissance très forte d'au moins 50%, pour toucher les 60 M€ à horizon cinq ans. Et Japet a développé un procédé sans équivalent, breveté internationalement, à cheval entre robotique et sciences médicales, validé par des études cliniques qui ont fait l'objet de publications. En outre, le système Japet s'adapte à de très nombreux cas d'usages et de mouvements, quand la plupart des solutions sur le marché ne sont dédiés qu'à un mouvement précis.

Née en 2015, Japet avait initialement orienté son activité pour les patients en rééducation fonctionnelle. Mais, contactée par des managers et des responsables de la santé au travail, la société lilloise s'est rapidement rendu compte d'un besoin important dans la lutte contre le mal de dos au travail, devenue l'axe stratégique depuis 2019. « Un arrêt de travail coûte 8 000 euros. Et les lombalgies, ça revient tous les six mois », décrypte Antoine Noël. 2020 a permis paradoxalement à l'entreprise de prendre un vrai envol. La crise sanitaire a mis en avant la santé de collaborateurs dans des secteurs stratégiques, l'industrie, la logistique, mais aussi le milieu hospitalier, particulièrement les soignants chargés de retourner très régulièrement les malades du covid. Ce qui a valu à Japet des commandes venues d'Allemagne et du Danemark, mais aussi en Asie (Corée, Hong-Kong) et un boom des ventes en France. Un rythme qui ne se dément pas, puisque début mars, la société avait déjà vendu 50% du volume de l'exerce précédent. La start up a en outre accroché de très belles références à son palmarès, comme la SNCF, FM Logistic, Engie ou Naval Group.

Accélération

L'heure est venue pour la société, qui compte déjà 21 salariés, dont une moitié d'ingénieurs, pour un chiffre d'affaires non dévoilé, de passer la surmultipliée. Japet, qui multiplie les prix et récompenses, a déjà levé 2,2 M€ en deux phases depuis sa création (avec un fonds américain, Finovam et NFA). Elle vise cette fois un montant un peu supérieur dans les prochains mois avec un fonds déjà identifié, qui lui permettra de se structurer pour attaquer plus fortement l'international : l'Allemagne d'abord, et plus largement l'Europe, dans un premier temps, avant d'attaquer les marchés américain et japonais. « Les coûts pour rechercher l'agrément de la FDA s'élèvent a minima à 200 K€ », observe Antoine Noël, qui espère le précieux sésame à l'horizon 2022. Pour aller à l'international, la société utilise tous les écosystèmes possibles, local avec Eurasanté, national avec le pôle de compétitivité Medicen, BPI ou Business France, et même européen via le réseau EIT. Avec une difficulté dûe à la crise sanitaire : l'accompagnement technique pour les équipements est pour l'heure virtuel uniquement. « Ca ne remplace pas une présence physique sur place, on a hâte que ça réouvre », concède Antoine Noël.

L'entreprise vise un autre secteur au potentiel très prometteur, le marché du particulier, dans les 5 ans à venir. A cette échéance, Japet devrait avoir triplé voire quadruplé ses effectifs pour passer de 60 à 80 salariés, mais le dirigeant ne se risque pas à évoquer publiquement une perspective de chiffre d'affaires.

FP

 

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