Fiançailles entre l'IRD et Picardie Investissement

Après l'échec de la fusion Picardie Investissement - Finorpa, le Picard ouvre une alliance avec le groupe d'investissement IRD. De quoi afficher une force de frappe commune plus puissante. 

"Pour un Picard, la fusion de deux régions, c'est la trouille d'être bouffé par Lille. Mais aujourd'hui, on n'est pas là pour prendre le pouvoir mais pour mettre plus de moyens ensemble pour aller plus vite, plus loin, plus fort". Patrick Colin, président de Picardie Investissement, résume avec la langue directe qu'on lui connaît l'état d'esprit du rapprochement entre le fonds d'investissement picard et son homologue nordiste, l'IRD. Pas de mariage institutionnel formel, mais un rapprochement de moyens, fondé sur des valeurs communes et une certaine homogénéité de taille: l'IRD gère 98 M€ de fonds pour 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires cumulés quand le Picard affiche 100 M€ de capitaux pour un chiffre d'affaires cumulé de 2,2 milliards d'euros. 

La fusion préconisée par Xavier Bertrand entre Finorpa et Picardie Investissement ayant avorté, c'est donc une nouvelle alliance stratégique qui se dessine dans le capital investissement régional, avec une complémentarité géographique évidente, mais pas seulement. "Nous voulons développer une offre de services large sur tout le territoire", évoque Thierry Dujardin, directeur général de l'IRD, ciblant la formation, les diagnostics, les services RH, les groupements d'employeurs. "Ca peut être un vivier de compétences partagées et même de business commun". Les noces devaient être consommées avec l'annonce parallèle d'un premier outil commun, mais on en reste pour l'heure aux fiançailles. Un premier fonds expert de transformation doté de 100 M€ devrait toutefois être porté sur les fonts baptismaux début 2021 tandis que des fonds de proximité sont également évoqués. 

Ce rapprochement vise à "créer une réponse aux défis et aux enjeux. C'est coopérer, pour avoir plus d'impact. Mais on est une coopération ouverte à d'autres, on ne va pas vivre en circuit fermé", souligne Jean-Pierre Letartre, président du groupe IRD.