Fin de partie pour Jean Caby

On s'y attendait depuis plusieurs semaines. En dépit de toutes les tentatives pour sauver l'entreprise et ses 232 salariés, l'acte de décès de Jean Caby a été prononcé aujourd'hui par le tribunal de commerce de Lille Métropole à travers la liquidation judiciaire. L'ultime offre - la troisième- examinée ce 27 juin, émanant d'un Danois, présentait des conditions suspensives que le tribunal ne pouvait plus attendre après avoir déjà repoussé au maximum les limites de ce dossier. Les salariés n'avaient d'ailleurs pas soutenu cette candidature, qui ne sauvait que 122 emplois.

Le leader français de la saucisse cocktail a été rattrapé par son outil de production obsolète et aux conditions d'exploitation exorbitantes à Saint-André-lez-Lille alors que le chantier de sa nouvelle usine à Comines, clé de son rebond était bloqué pour la seconde et dernière fois.

C'est un grand nom de la charcuterie industrielle française qui disparaît. Né en 1919, le groupe est devenu le spécialiste de la saucisse cocktail à partir de 1986. Depuis 2014, l'entreprise nordiste avait été reprise par son directeur Eric Steiner, au côté d'un consortium familial. Et l'entreprise était sur une trajectoire porteuse avec une forte augmentation de son chiffre d'affaires. "Mais à chaque fois que Jean Caby produit une saucisse dans son usine, la société perd de l'argent », expliquait le président du tribunal de commerce de Lille Métropole il y a plusieurs mois, lors de la mise en redressement judiciaire de ce fleuron de l'agroalimentaire régional.

Jean Caby traitait 13 000 tonnes par an, pour un chiffre d'affaires de 43 M€ en 2016 et détenait 40% du marché français de la saucisse cocktail.

Le reclassement des 232 salariés est le sujet le plus délicat. L'avenir du site andrésien semble déjà entendu, à travers un projet immobilier d'envergure, sur 4 ha, profitant de sa très bonne situation juste en face de la citadelle de Lille. Celui de Comines pourrait aussi trouver une issue avec un industriel du petfood qui s'est montré intéressé pour le reprendre pour achever les travaux et adapter l'outil industriel à ses propres fabrications.