Florimond Desprez obtient l'onction et les crédits de la BEI

Cappelle-en-Pévèle. La BEI accorde 40 M€ de prêts au groupe semencier familial afin d'accélérer la recherche de variétés adaptées au changement climatique.

 

"Cela nous conforte dans une période où la filière agroalimentaire est perturbée par le changement climatique et par les troubles politiques ». Marin Desprez, directeur de la stratégie du groupe éponyme, salue avec force l'accord financier obtenu auprès de la Banque Européenne d'Investissement (BEI) avec le soutien de la commission européenne, dans le cadre du Fonds européen pour les investis- sements stratégiques (FEIS). Une forme de reconnaissance majeure pour le groupe régional. En quoi Florimond Desprez est-il stratégique ? Car l'entreprise est clé dans l'adaptation de l'agriculture au changement climatique et à la transition agro-écologique. Historiquement, la sélection de variétés avait pour but principal d'améliorer la productivité, mais s'y ajoutent désormais de nombreux critères comme la résistance aux épisodes météo extrêmes, au stress hydrique, aux maladies de plus en plus nombreuses avec le changement climatique tout en étant sobres en intrants, stables en rendement et en goût. Avec en outre des caractéristiques climatiques ou de sols qui varient d'un pays à l'autre. « Il devient de plus important de sélectionner des variétés qui ont besoin de moins d'engrais », précise Marin Desprez, représentant de la sixième génération. Non pas seulement parce que leur prix a quadruplé depuis la crise ukrainienne, mais parce qu'ils sont une des principales sources d'émission de CO2 de l'agriculture... Autant dire que le degré d'expertise est très élevé, enrichi depuis quelques années par la « data science ». Ces recherches, à l'image de la pharmacie, s'inscrivent dans le temps long, de l'ordre de 7 à 10 ans pour sortir une nouvelle variété.

Florimond Desprez est le leader mondial dans les semences de betteraves sucrières, mais aussi l'un des majors des céréales à paille et un acteur clé dans l'univers du plant de pomme de terre. Le prêt de la BEI porte sur 40 M€ sur 7 ans, complétés d'un financement de 10 M€ du Crédit Agricole Nord de France, orienté lui aussi sur la transition agroécologique. Des crédits qui viennent consolider les moyens du groupe familial bientôt deux fois centenaire (il est né en 1830), qui dédie 15% de son chiffre d'affaires annuel à sa recherche-développement. Le groupe compte 1 200 salariés, dont 450 chercheurs, pour un chiffre d'affaires de 300 M€.