Vers un plan de rupture conventionnelle collective à la fonderie FAVI
Confronté à des difficultés, accentuées par la crise sanitaire, le fondeur FAVI basé à Hallencourt (Somme) envisage la suppression de 70 postes sur les 300 de l'usine.
La direction n’a pas encore confirmé l’information, donnée par les syndicats : à Hallencourt, dans la Somme, la direction du sous-traitant automobile FAVI envisagerait la mise en place d’un plan de rupture conventionnelle collective (RCC) pour 70 des 300 salariés de la fonderie. La direction justifie cette décision par la conjoncture du secteur automobile, qui constitue 75% des débouchés de l’entreprise familiale. L’activité aurait ainsi été fragilisée par des changements techniques, liés notamment au passage du laiton pour la fabrication des fourchettes de boîtes de vitesse à l’aluminium. « Des investissements ont été réalisés, mais trop tard. Déjà moins chère, la concurrence existant dans certains pays a pu, en outre, prendre une avance technologique », explique Philippe Théveniaud, délégué général de la CFTC de la Somme, majoritaire chez le fabricant. Toujours selon la direction, la crise sanitaire aurait encore accentué cette crise et brouillé les perspectives pour les prochains mois.
Plus de 400 K€ de pertes
Célèbre pour avoir adopté, dès les années 1980, les théories de l’entreprise libérée, la FAVI dispose depuis cinq ans seulement d’une représentation syndicale, selon Philippe Théveniaud. « La culture du dialogue social n’est pas encore bien implantée. Il va falloir que les choses changent car nous ne signerons pas cet accord sans contreparties », explique le responsable syndical. Le syndicat a mandaté un expert afin d’étudier les conséquences éventuelles de cette mesure, née des ordonnances Macron. « Nous sommes pour l’heure assez réticents », annonce Philippe Théveniaud, qui regrette notamment la « précipitation » de la direction. Selon lui, la rupture conventionnelle pourrait entrer en vigueur dès la rentrée prochaine. En 2018, la FAVI a réalisé 58 M€, mais de plus de 400 K€ de pertes.