Freddy Décima sort ses munitions
« Naturellement mais par obligation ». Cest ainsi que Freddy Décima est entré dans lentreprise créée par son père, électricien, en 1956. Le parcours nétait pas tout tracé pour ce passionné daviation qui a roulé sa bosse dans le monde comme mécano chez Dassault ou Snecma. Il était chef du département de détection incendie dABG-Semca quand son oncle Marius, qui avait repris les rênes de la Pme arrageoise, lui demande de le rejoindre. Il prend une année sabbatique et intègre leffectif en mars 1982. Les réseaux ferrés et électriques lui paraissent alors bien terre à terre, mais son destin est scellé.
Née dans le câble électrique, Décima a toujours suivi les évolutions technologiques. Aujourdhui, avec 130 salariés pour un chiffre daffaires de plus de 15 M, implantée sur la zone industrielle Est de Saint-Laurent-Blangy, elle optimise les échanges dinformation et lorganisation de la mobilité en déployant les infrastructures ad hoc. Son champ daction sétend de la Normandie à la Champagne, en passant par lIle de France. Premier client : la SNCF.
« Je manie un joy stick »
Dès son arrivée, Freddy Décima instaure un management basé sur des centres de profit indépendants les uns des autres, où « chacun est responsable de ce quil fait, décide et gagne ». Une quinzaine de chefs de projet sont chacun à la tête d « une Tpe qui paie ce quelle consomme ». Une mécanique bien huilée grâce à laquelle le gérant est en pilotage automatique : « je ne sers à rien, samuse-t-il. Pas besoin de coups de volant, je manie un joy stick. » 23 projets sont en cours, dont un sur la numérisation de documents.
La préoccupation de Freddy Décima : offrir du service. Alors il pratique assidûment la veille technologique, animé dune farouche volonté dindépendance. « Quand on est moyen comme nous, notre menace au quotidien, cest de nous faire bouffer. » Pour son développement, celui dont lentreprise est classée F3++ à la Banque de France est autonome : « quand on se présente avec un pins comme ça dans une banque, cest open bar ! »
« Les pouces plus longs que les doigts »
Si lentrée de Décima rassemble les antiques appareils qui ont émaillé lhistoire des télécoms, à létage changement dère avec la « Décima Valley ». Mur décrans personnalisable, corners de visioconférence, écran tactile... Dans le bâtiment voisin, un centre daffaires technologique orienté e-commerce flambant neuf : « LEntrepôt numérique ». Data center hyper sécurisé, 14 bureaux ultra raccordés, espaces de stockage, le tout sans engagement de durée ni frais de dossier. Cet investissement (3 M dont 2 M pour le data center) était un coup dessai, qui se révèle fumant « OVH est venu nous voir, par curiosité. » Son coup de maître est un data center de repli (indispensable en cas de pépin sur le premier) au cur même de la citadelle dArras, dans une poudrière XVIIe où toutes les installations devront être réversibles, associé à un hôtel dentreprises dans lancien foyer des militaires, pour « les jeunes qui ont des pouces plus longs que les doigts ». Soit 25 bureaux sur deux étages et deux grands open-spaces au dernier, où se créera « le business de demain », la qualité de vie en plus. Originalité et condition de linstallation de Décima : un snack ouvert au public. Freddy Décima, élu de la CCI et toujours à laffût, sest mis très vite sur les rangs de ce qui promet de devenir « un deuxième Arras dans un cadre exceptionnel » et investit là « un peu plus de 2 M ». En vigie attentive, il espère le début des travaux en fin dannée pour une livraison à lété 2013. Les geeks pourront alors se mettre au vert.
Sophie Pecquet
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