Fusion des régions : la convergence des politiques publiques sera le vrai enjeu

 

[caption id="attachment_27155" align="alignleft" width="400" caption="de g à droite : René Anger, conseiller à l'économie du président Gewerc, Jean-Jacques Blangy, pdt d'honneur du Medef Picardie, Bruno Desprez, président du pôle de compétitivité Nutrition Santé Longévité, et Laurent Degroote, président du Ceser Nord Pas de Calais"][/caption]

 

 

Optimisme et envie de projets communs, sur fond de fusion institutionnelle à la hussarde : c'est ainsi que l'on pourrait résumer les échanges de la table ronde organisée le 9 juin à Amiens par Eco121 et les Mardis de l'Economie, un rendez-vous incontournable des décideurs picards. Le thème : « quelle stratégie de développement économique pour la future grande région ? »

Région de projets

Laurent Degroote, président du Ceser Nord-Pas-de-Calais, relève l'impréparation d'une réforme « à l'arrache, forcée et contrainte » pour laquelle les collectivités ne seront pas prêtes le 1er janvier prochain, hormis les fonctions vitales. Les Ceser, appelés aussi à fusionner, n'ont aucune information à ce jour sur les modalités. René Anger, conseiller spécial du président de Picardie Claude Gewerc, note que les économies avancées soit 16 milliards d'euros, sont impossibles puisque les budgets cumulés des régions n'atteignent que 33 milliards. Pour lui, la question centrale est bien l'harmonisation des politiques publiques, très différentes d'une collectivité à l'autre. «On peut penser qu'il faudra trois ans pour les faire converger ».

La question du chef lieu de région est jugée prématurée. « On a mis la charrue avant les boeufs. Décréter où on met le préfet sans parler du reste et des chances qui sont données aux différents territoires, c'est forcément provoquer un sentiment de relégation pour la ville qui n'est pas choisie », poursuit-il.

« Si demain le chef lieu de région est à Lille , ça ne veut pas dire que tous les emplois administratifs seront à Lille », observe Laurent Degroote, qui en appelle demain à une « région de projets », avec « des métropoles d'équilibre ». Pour lui, « la grande région est une hyper-opportunité. On est des cousins qui ont envie de se retrouver et de faire des choses ensemble. »

Sentiment partagé par Bruno Desprez, président du pôle de compétitivité Nutrition Santé Longévité (NSL) et dirigeant de Florimond Desprez. « Je comprends que les Picards aient plus peur que nous, mais ils ont tort. On a une opportunité extraordinaire, pour devenir les deux chevaux qui tirent le carrosse ». Le président de NSL plaide pour de forts rapprochements en matière de pôles de compétitivité : « il y a des évidences entre Pivert (produits biosourcés à partir d'huiles) et Ifmas (idem à partir d'amidon). Vous avez l'Université Jules Verne, Lassalle Beauvais, l'Inra, vous avez une puissance de recherche évidente. On a Pasteur Lille, l'Inserm. L'important c'est que chacun se respecte, mais si on ne fait pas de rapprochements, on est idiots! »

Réseaux de décideurs

Reste un contexte général difficile, dans une nouvelle région qui affiche des ratios socio-économique de bas de classement. La bonne volonté des acteurs suffira-t-elle pour relever les défis, avec une région aux moyens financiers très contraints ? Jean-Jacques Blangy, président d'honneur du Medef Picardie et pdg des peintures Prospa souligne aussi une difficulté : « ce qui va être difficile à mettre en œuvre c'est le fonctionnement des réseaux. Quand il y a un centre de décision, il génère des réseaux de décideurs, d'organisations annexes qui viennent nourrir le débat  (...)… jusqu'aux dîners en ville ».

 

A lire le compte rendu complet de la soirée dans notre prochain numéro d'Eco 121 et sur www.eco121.fr.

Les mardis de l'économie sont soutenus par La Région Picardie, le Crédit Agricole Brie Picardie, Picardie Investissement, l'Ordre des Experts-Comptables Picardie Ardennes. Et cette édition spéciale a bénéficié du soutien de la CCIR Picardie et de la Maison de la Culture d'Amiens.