L'Odyssée des sens, l'élégance marine

Ouvert depuis le 1er septembre, totalement restructuré avec bonheur, il prend la place de l'ex-Ecume des mers en plein centre de la capitale régionale.

En face du Nouveau siècle, ce fut d'abord le Queen Victoria, un pub en vogue dans les années 70, puis l'Huîtrière le reprit pour en faire l'Ecume des mers, et le destiner aux produits de la mer pendant trois décennies. Thierry Rapsaet, propriétaire de la vivante Taverne du petit Wasquehal, à la Pilaterie, vient de reprendre cet endroit emblématique, et lui a donné (enfin) un niveau d'élégance digne de l'emplacement en ouvrant tous les volumes. La décoration aérée, chic et sobre, est déclinée dans les tons du littoral avec justesse car la vocation marine est maintenue, avec l'étal de l'écailler en devanture.

Au rez-de-chaussée, un bar salon, nommé l'Ods, permet d'étancher confortablement la soif de bonnes bières pression, jus de fruit Millat, cocktails et vins d'une carte ouverte et variée, de venir à bout d'une petite faim en picorant planches ou huîtres, pourquoi pas de chez Gillardeau. Le menu, les plateaux de fruits de mer et la carte sont servis à l'étage dans la radieuse salle à manger desservie par un large escalier, vestige de l'ancien hôtel particulier. L'endroit ne manque vraiment pas de classe.

Au déjeuner, une formule à 25 euros permet de visiter ce bel espace proposant par exemple, tartare de saumon et blanquette de veau ou aile de raie, crumble de poire.

La carte est plus ambitieuse : très petit demi homard en salade de haricots verts, croquettes de crevettes (bien meilleures à Nieuwport), coquilles saint-jacques façon Odyssée, un beurre blanc crémé qui assiste avec bonheur quatre coquilles bien saisies, médaillons de lotte sauce morilles, pavé de saumon, basilic et tomate, filet de bar sauce vierge. Les viandes sont l'objet d'une attention particulière, avec un filet de bœuf d'Aubrac, ou l'entrecôte Angus d'Irlande au poivre. D'ailleurs nous dit-on, la carte devrait s'enrichir de viande maturée sur place dans quelques temps. Ces plats sont accompagnés de légumes au choix, pommes écrasées, haricots verts sautés, poêlée de pleurotes, ratatouille dans la bonne tradition. Il ne faut cependant pas oublier les plateaux de fruits de mer Ulysse ou Pénélope bien réputés dans les lieux, en provenance direct de l'étal extérieur de l'écailler.

La carte des vins est ouverte, riche et surtout progressive, chacun peut y trouver son compte. Nous l'avons trouvé pour cette fois dans un Roussillon bio, Les Aspres cuvée Léa du domaine Lafage et un saint-véran La Chardonneraie.

En dessert la crême brûlée à la vanille est de bien bonne facture. Le personnel, au diapason du lieu, serviable, est fort aimable et sans désinvolture. Souhaitons à cet élégant établissement une belle odyssée malgré ce départ par mer tourmentée.