Marcq-en-Baroeul : Renaissance réussie pour Le Petit Boulevard
L'hôtel particulier, ancienne résidence de dirigeants industriels, est devenu depuis plusieurs décennies un restaurant. Rouvert en mai dernier sous la houlette d'Anthony Chevallier et Antoine Flahaut.
En retrait sur le grand boulevard, ce « PetitBoulevard » fut un hôtel particulier discret, construit il y a plus d’un siècle pour être la résidence de dirigeants industriels, avant de devenir, il y a plusieurs décennies un restaurant. Repris et relancé en mai par Anthony Chevallier (et Antoine Flahaut), fondateur de la bien connue Part des anges, rue de la Monnaie à Lille. Une restauration ambitieuse et élégante du bâtiment en a fait un lieu prisé dès sonouverture, avec sonentrée majestueuse, sa terrasse spacieuse donnant sur un jardin arboré autour d’un bassin. La salle à manger de 70 couverts, à plafond-poutres bas et moquette bleue marine, ornée de deux cheminées monumentales et d’une grande cave à vin vitrée, n’est pas en reste dans son atmosphère blanche à lumière indirecte très bien travaillée. Tout est bien pensé pour le plaisir des hôtes qui l’ont bien compris comme l’atteste le succès immédiat.
La carte a un versant bistrot: huîtres (Madec, les fameuses Gillardeau, reines absolues des huîtres après lesquelles il est difficile d’en apprécier une autre), caviar, planches (bellota, charcuterie, marine, fromage), os à moelle tartare de bœuf, onglet ou filet de bœuf frites ; et un versant gastronomique, composé de 5 entrées, 5 plats et 3 desserts , servis prestement. Le bœuf (rouge flamande), présenté en maki (tout simplement rouleau !), viande fine crue dans une feuille, curry vert et noisettes torréfiées, garnie capucine, est meilleur à manger déployée. Betterave-haddock-brebis et champignons-pommes de terre-jaune d’œuf, constituent des entrées à la mode.
Quant aux plats, la pièce principale est bientraitée : le ris de veau est assez goûteux pour ne pas être emporté par le barbecue amusant et le glaçage au jus de céleri, la lotte est ferme, comme il se doit, dans son bouillon épicé garni de coques ;la pêche du jour autour du butternut réclamait plus d’indulgence. Faisons cette remarque qui ne vaut pas que pour cette excellente maison,mais pour toute cette tendance gastronomique :dans l’ensemble, le montage des assiettes qui cache la pièce principale avec des atouts mode, pour essayer de surprendre et faire chanter l’énoncé du plat, n’est pas toujours convaincant.
Pour les desserts, le chocolat-girolles-sous-bois, est une bonne idée, mais les girolles s’affadissent très vite après cueillette (un champignon plus résistant garantirait mieux l’effet), les lait-miel-chocolat au lait et pomme-coing-crème se laissent manger sans détourner l’attention.
Le bon pain, au levain centenaire, provient de la maison Moulin à Nomain.
Avec l’excellence des lieux, l’atout indiscutable est l’excellence des vins, jusque dans la description précise des vins au verre, remarquables par leur exceptionnelle personnalité (Saint-Joseph et syrrahvissante de Louis Chèze, crozes-hermitage de Francois Villard), et dès les petits prix de la carte. Il faut dire qu’Anthony Chevallier est un œnologue de talent, exigeant, passé par de vrais grands comme Jean Bardet, Bernard Loiseau, Michel Bras, et sa maison, bien tenue, vaut le déplacement.
Le personnel y est d’un grand professionnalisme, distingué, décontracté et attentif, jusque dans l’accueil téléphonique pour la réservation. Le site internet est bien fait.
Le Petit Boulevard
Carte 42-64 €
Ouvert 9h-minuit lundi-samedi. Fermé le dimanche
851 bis av de la République, Marcq-en-Barœul
Tél 03 20 98 43 83 (réservation)
www.lepetitboulevard.fr
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