Gazonor : de l'eau dans le gaz de mine

Gazonor souhaite implanter six captages supplémentaires, un projet de 30 M€ aujourd'hui gelé. Gazonor souhaite implanter six captages supplémentaires, un projet de 30 M€ aujourd'hui gelé.

Une révision en catimini l'été dernier du code minier met à mal le développement de cette entreprise spécialisée dans la valorisation du grisou de l'ex bassin minier

Une réforme en cati-mini du code minier pourrait mettre à mal un des acteurs emblématiques de l'économie verte en région : Gazonor récupère et valorise depuis 1991 les gaz de mine, le trop fameux grisou, qui s'évacue chaque année des galeries abandonnées. La société (20 salariés, 10 M€ de chiffre d'affaires), souhaite étendre ses captages à 6 nouveaux sites du bassin minier. Mais l'article L-174-2 nouvelle version stipule que tout nouvel exploitant « reprend alors l'intégralité des responsabilités dévolues à l'Etat ». En clair, la gestion du risque non seulement gazier mais aussi de mouvement de terrains et même de combustion des terrils revient au nouvel opérateur. Julien Moulin, président de Gazonor, filiale de la Française de l'Energie, s'est ému de cette situation « aberrante » dans une lettre ouverte au préfet de Région. L'ex bassin minier compte une centaine de « puits de décompression » par lesquels les gaz de mines sont libérés au fil du temps. Chaque année, Gazonor économise plus de 600 000 tonnes de CO2, ce qui en fait l'un des plus gros contributeurs régionaux à l'effort de réduction de l'empreinte carbone.