Grand Stade : l'heure des bâtisseurs

La fourmilière s'active en tous sens : 420 ouvriers, coffreurs, grutiers, opérateurs , des engins de levage omniprésents, des poutres de 20 tonnes qui s'élèvent dans une chorégraphie étonnamment silencieuse au-dessus de l'enceinte du futur stade dont on devine déjà très nettement les contours... La " première pierre " va être officialisée le 27 septembre, mais les premiers mètres cubes de béton ont commencé à couler il y a déjà plusieurs mois. Eiffage, qui réalise l'opération et exploitera l'équipement à travers sa filiale ad hoc Elisa, s'apprête à faire du stade nordiste sa nouvelle vitrine, après le splendide viaduc de Millau. L'arène lilloise de 50.000 places doit ouvrir ses portes en juillet 2012 au terme d'un chantier pharaonique. Pas moins de 1765 pieux de béton de 15 mètres de profondeur, vont ancrer la superstructure tant dans le sol que dans l'urbanisme régional. Le pic du chantier est pour 2011 : 700 à 800 salariés sortiront de terre l'immense coque de ce stade hors normes, avec pas moins de onze grues concomitantes...La toiture mobile, de 7400 tonnes - le poids de la tour Eiffel sera hissé en mai prochain au sommet des poteaux, se réjouit déjà Stéphane Dandoy, directeur technique du chantier.

L'heure vient donc de la vie commerciale du projet. Elisa, concessionnaire, va recevoir une redevance annuelle de Lille Métropole, mais devra aussi exploiter le site. Outre les 25 jours réservés chaque année pour le Losc, le stade, qui reste à baptiser (le fameux " naming " doit rapporter 3 à 4 millions par an) va accueillir des événements variés. Grâce à sa modularité et sa " boîte à spectacle " , le stade apportera au marché une offre très diverse avec une cible prioritaire entre 15.000 et 30.000 spectateurs. " Nous recevons déjà des sollicitations, alors que notre démarche marketing ne commencera vraiment qu'en septembre-octobre. Les gens ont compris que le stade n'est plus un projet", se félicite Bernard d'Hérouville, président d'Elisa. Il faudra aussi trouver preneur pour les 76 loges, les 5300 business seats, mais aussi les 70 micro-événements de type séminaire que le stade entend accueillir chaque année. Pas encore construit, le stade est déjà un nouvel acteur du paysage régional.