Hervé Knecht

Comment se rythme la vie professionnelle et personnelle du créateur de Flandre Ateliers ?

Ma semaine est très engagée, entreprenante et militante. Mais, le vendredi soir, je ferme tout. Ma compagne et moi, nous nous retrouvons alternativement soit à Clermont-Ferrand, soit à Tourcoing. Pour nous, le week-end représente un havre de paix aux termes d'une semaine agitée et trépidante. Je peux alors me consacrer à ma collection d'objets de marine. Mais nous pouvons surtout partager nos passions communes.

Comment vous est venue l'idée de cette collection?

Mon père possédait une entreprise de teinturerie de dentelle à Calais. C'était un passionné de voile. Il avait un " caneton " (le modèle antérieur au célèbre 505) que l'on faisait glisser sur les eaux du lac d'Ardres. Il m'a transmis le virus de la voile tout jeune. J'ai très souvent navigué. Par la suite, l'idée m'est venue d'entamer une collection d'objets de marine. J'ai commencé par les boussoles. J'ai poursuivi avec les compas et autres instruments pour m'orienter au final sur les ouvrages consacrés aux phares de marine.

Faut-il y voir un parallèle avec le cheminement de votre vie ?

La boussole et le phare sont sûrement les deux instruments de marine qui symbolisent le plus les valeurs qui m'animent. De tout temps, la petite aiguille de la boussole vous oriente et vous donne le sens. Il en est de même pour le phare qui, de son point d'ancrage, vous indique la direction à suivre. J'aime tout ce qui donne du sens. Tout ce qui fait lien m'intéresse.

Quelles passions partagez-vous avec votre compagne ?

Nous sommes des passionnés de brocante. On n'hésite pas à aller à Bruxelles ou Amsterdam pour dénicher une belle pièce ou simplement pour le plaisir des yeux. On aime fréquenter les salles des ventes, on peut parfois y déposer une offre ; on est rarement gagnants. On revient d'une semaine à Berlin. On est dans notre période " Art déco "

Aimez-vous lire ?

Je lis très peu d'ouvrages littéraires. Mon style de vie actuel ne me laisse que peu de temps disponible pour me poser pendant plusieurs heures et me consacrer à un ouvrage. Par contre, je suis un fervent lecteur des magazines économiques. Ca me permet de pressentir les évolutions, et ça m'aide à anticiper dans mon entreprise.

Aimez-vous faire partager votre expérience ?

A HEC et à l'ESSEC, je fais partager aux étudiants cette notion d'entrepreneur social, mariant les innovations technologiques et sociales aux compétences de l'entreprise. Ils apprécient le concret de mes interventions.
Je consacre également des moments avec les jeunes de l'Ecole de la 2ème chance de Roubaix. Je ne viens pas leur donner des recettes, mais faire passer quelques messages : ayez envie de faire quelque chose de votre vie, forgez-vous des idées même si vous n 'avez pas les idées pour le faire, prenez votre vie en charge...
C'est un témoignage pour leur donner envie d'avoir envie. Transmettre, faire passer les messages, c'est aussi une passion dans ma vie. Etre en quelque sorte ce passeur de sens...

Qu'est ce qui vous énerve le plus ?

Très sûrement l'intolérance, le dédain et l'indifférence. Le non-engagement, même si je suis conscient que, dans ma vision de l'engagement, il y a quelque chose d'excessif. Pour se jeter à l'eau dans une piscine, autant sauter plutôt que de descendre par l'escalier !
Je n'aime pas ceux qui ne font que regarder sans aller au devant des choses, sans se créer des passions ou des envies.
Mais ce qui m'énerve le plus, c'est aussi d'être trompé ou de me tromper. Car je fais naturellement entièrement confiance dès le départ et il m'arrive parfois d'être déçu...