Industrie : à fond(s) dans linsertion
Le visage féminin de lindustrie. Anne Lauvergeon, ex-patronne dAreva et présidente du fonds A2i, menait campagne à Lille le 16 mai dernier. Son programme : faire converger industrie et emploi. Pour létayer, un tour de France des projets soutenus par lUnion des industries et métiers de la métallurgie, à travers son réseau de 78 UIMM territoriales. Le fonds A2i, créé par lunion patronale en décembre 2009 et doté de 70 M, a déjà soutenu 84 projets en France, pour 9 M déboursés.
[caption id="attachment_8036" align="alignright" width="400" caption="Anne Lauvergeon preésidente dA2i et Patrice Pennel, président de lUIMM de Lille, à lIcam."][/caption]
Parmi eux, lécole de production de lIcam à Lille. Créée en 2008, elle veut apprendre les codes de lentreprise à des jeunes de 15 à 17 ans, en marge du système scolaire, et leur permettre dacquérir un socle de compétences de base pour accéder à une formation qualifiante. Dans latelier de lécole dingénieurs industriels de la Catho, ils sont 14 en 1re et 2e années de formation usinage et 5 en serrurerie-métallerie, section ouverte en septembre dernier. Là, ils côtoient des élèves ingénieurs et des adultes en formation professionnelle. En alternance, ils assurent une production réelle pour des partenaires clients et dégagent 150 K de chiffre daffaires. Parmi eux, Jordan qui sennuyait ferme en 3e et voulait travailler de ses mains. Le Centre dorientation la mis sur la piste de lécole de production. Il passe cette année son BEP productique-mécanique et vise le bac pro maintenance puis un BTS maintenance en aéronautique. Youssef vient lui de décrocher un contrat dapprentissage chez Droulet industries. Parmi les 66% qui obtiennent le BEP, près de 80% réussissent leur insertion professionnelle.
Ce modèle dinsertion ne concerne encore quun tout petit nombre. Anne Lauvergeon souhaiterait « létendre à une autre échelle ». Mais le premier frein reste le manque dattractivité de ces métiers de la métallurgie, « 80 000 non pourvus, rappelle Patrice Pennel, président de lUIMM de Lille. Nous avons le sentiment de nêtre pas suffisamment compris et soutenus par les pouvoirs publics. »
En attendant une implication équivalente à celle dont bénéficient les écoles de la 2e Chance, les micro-projets se multiplient. LUIMM Artois mène une expérience avec la prison de Longuenesse pour linsertion des anciens détenus. Une préformation en métallurgie est en discussion avec le groupe Vitamine T. Dautres écoles de production sont en réflexion, comme sur le métier de tableautier (câblage darmoires électriques) avec Schneider.
S.P.
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