Industrie, innovation et compétitivité
Lindustrie fait un retour en force dans les discours des candidats à la présidentielle. Bien évidemment, ce nest pas suffisant. Le thème récurrent et « bien-pensant » est que linnovation est la solution à un sujet tabou, le manque cruel de compétitivité de notre pays.
Si lon sétonne que, dans les 20 dernières années, la part de lindustrie française sur les marchés mondiaux ait régressé de 17 % tandis que lAllemagne ne perdait que 2 %, les raisons sont connues : complexité administrative, charges trop lourdes, fonds propres érodés. Et finalement la fiscalité :
charges patronales sur les salaires 42 % en France, 20,6 % en Allemagne ;
prélèvement sur la valeur ajoutée totale 27 % en France ,14% en Allemagne.
Linnovation, même quotidiennement pratiquée, ne sera jamais un substitut à la nécessaire compétitivité. Que faire ? Lurgence, cest de rendre aux chefs dentreprise la capacité de se battre sur les marchés de lavenir, dans le monde entier. Ils en ont lenvie, ils en sont capables, et sans eux rien ne se fera. Quatre conditions :
1/ Cesser de légiférer, et tout réglementer. Aujourdhui chaque nouveau texte sinterpénètre avec lexistant quon nannule pas. Résultat : une superposition contradictoire. Le droit du travail est devenu un maquis pour exégètes. Cest de loin la pire des contraintes, et chaque mois apporte son supplément d« ingérabilité ».
2/ Opérer un transfert massif des charges pesant sur le travail vers la consommation (TVA) et la nation tout entière (CSG). Cesser de prélever la richesse avant quelle puisse exister.
3/ Favoriser les investissements. Lindustrie doit absolument reprendre une démarche active dinvestissements de production et de productivité. Le crédit dimpôt-recherche, dispositif que le monde nous envie, est devenu un remarquable stimulant pour la recherche, car il est puissant et simple (cest inédit et mérite dêtre souligné). Lélargir à toute forme dinvestissement aurait un effet considérable.?
4/ Reconstruire les fonds propres. Les entreprises gèrent les crises en consommant leurs fonds propres. Les banques, après les excès commis sur les marchés à risque, deviennent frileuses sous la tutelle de Bale III. Les entreprises industrielles mettront leurs fonds propres reconstitués au service des investissements et non pas dans des bonus extravagants ou dans des produits toxiques.
En dernière analyse, notre pays sendette pour soutenir la croissance majoritairement tirée par la consommation, qui fait vivre lindustrie chinoise. Les chefs dentreprise ont lenvie et la capacité de se battre sur les marchés de lavenir, dans le monde entier. Sans eux rien ne se fera.
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