Ingénierie environnementale : Auddicé voit plus grand

"« Auparavant, nous ouvrions des agences par opportunité, aujourd'hui c'est un choix stratégique." Louis-Philippe Blervacque, dirigeant de l'entreprise "« Auparavant, nous ouvrions des agences par opportunité, aujourd'hui c'est un choix stratégique." Louis-Philippe Blervacque, dirigeant de l'entreprise

Roost-Warendin. L'entreprise en pleine croissance entend se démultiplier en province. Elle va aussi se doter en 2024 d'un nouveau siège démonstratif de ses savoir-faire.

 

Biodiversité, urbanisme, développement durable, environnement (études d'impact, notamment): le moins que l'on puisse dire est qu'Auddicé coche les bonnes cases. Mais le groupe d'ingénierie environnementale n'a pas attendu que ces thèmes soient à la mode pour les porter. Depuis son siège installé il y a quinze ans sur une ancienne friche minière dans le Douaisis, Auddicé est devenu l'une des références françaises dans la maîtrise parallèle de ces différents métiers. Elle compte 120 salariés aujourd'hui pour un chiffre d'affaires en hausse de 15% à 9 M€ (2021-2022, clôture fin mars), avec quatre agences (Chalons-en-Champagne, Evreux, Sault et Saumur). Trois autres auront ouvert en 2022 (Ile-de-France, Mâcon et Clermont-Ferrand), dans le droit fil du nouveau plan de développement de l'entreprise. D'autres pourraient suivre en Bretagne, dans l'Est et le sud-ouest notamment, et les équipes d'Auddicé commencent même à regarder au-delà des frontières hexagonales. « Auparavant, nous ouvrions des agences par opportunité, aujourd'hui c'est un choix stratégique. Il faut une taille critique pour garder sa capacité de développement, son innovation, sa R & D », explique Louis-Philippe Blervacque (photo), président de l'entreprise (et ancien président de la CCI Grand Lille). Le marché est porteur, tout spécialement dans le domaine de la biodiversité.

Orchidées sauvages

C'est à la fois pour digérer cette croissance et pour démontrer son savoir-faire qu'Auddicé prépare la transformation et l'extension de son siège actuel. Le bâtiment, conçu pour 25 personnes, en héberge plus du double, désormais à l'étroit. Il va donc passer de 540 m2 à près de 1 000 m2. La demande de permis de construire a été déposée mi-juillet, les travaux sont espérés dès février 2023 pour une livraison un an plus tard.

Le siège actuel est déjà vertueux avec son bardage bois, sa filtration des eaux pluviales, ses panneaux photovoltaïques produisant aussi de l'ombre l'été, la végétalisation le long des bâtiments et alentour et des orchidées sauvages (ophrys abeilles) qui se sont installées naturellement. Lors de notre visite en pleine sécheresse, le site était du reste encore frais et vert. Mais la version 2 se veut encore plus ambitieuse, au prix d'un investissement de 1,8 M€. Doté de murs en bois et paille, pour l'isolation, végétalisé en façade avec des espèces grimpantes (locales), en toiture avec l'ajout de cellules solaires, il se voudra aussi un refuge pour les espèces animales. Des nichoirs à moineaux, chauve-souris, martinets, faucons crécerelle, sont déjà programmés.

Ce savoir-faire doit alimenter l'activité d'Auddicé. D'ici trois ans, Louis-Philippe Blervacque projette un effectif porté à 150 personnes avec un chiffre d'affaires qui devrait toucher les 11 M€. Voire davantage en cas de croissance externe. Une hypothèse qui le conduirait sans doute à ouvrir à nouveau son capital. L'IRD avait accompagné l'entreprise pendant 10 ans avant d'en sortir en 2021.