Jean-Michel Munaro fait le choix du bâtiment pour renouer avec l'homme

Après 25 ans dans l'industrie auto, il reprend une entreprise générale de bâtiment de Compiègne, C3RT, pour renouer avec les fondamentaux des relations humaines.

Il ne supportait plus ni la gestion RH, ni la course aux résultats, et encore moins la lourdeur des grands groupes automobiles dans lesquels il a effectué une grande partie de sa carrière. Après 25 ans passés à diriger une division industrielle spécialisée dans les connectiques pour l’auto, créé une usine au Maroc, un site en Hongrie, puis œuvré au sein d’un spécialiste du redressement d’entreprise, Jean-Michel Munaro a finalement tout plaqué. « J’ai passé ma vie à enchaîner les rendez-vous sans voir mes enfants grandir. Au moment de mon second mariage, je me suis questionné, je ne voulais pas que cela recommence », explique le quinqua. Pendant un mois, il « cogite » en rénovant sa maison, avant qu’un ami, dirigeant d’une entreprise générale de bâtiment, l’appelle à l’aide pour y remettre de l’ordre. D’abord bénévole, l’ex-cadre se prend au jeu. Au point qu’en novembre 2020, il décide de reprendre la société, rebaptisée C3RT, et sa quinzaine de salariés. « J’ai dû apprendre à penser à une échelle différente, notamment au niveau financier ». Proximité avec les salariés, circuits courts de décision, prise directe avec le produit final... L’esprit « PME » est certes moins confortable que la routine des grands groupes, mais tellement plus « excitant », selon le dirigeant. « Aujourd’hui le bâtiment s’industrialise à cause de l’environnement normatif. Mon expérience, ma vision de long terme, constituent donc des atouts », ajoute- t-il. A terme, il envisage d’arrêter les chantiers pour se concentrer sur des missions très techniques participant à la révolution énergétique du bâtiment. «Par exemple pour la réutilisation des eaux grises, le réemploi de matériaux, la domotique ou la construction 3D », détaille-t-il, expliquant travailler aussi sur la réduction de la pénibilité des métiers. Confronté comme l’ensemble de ses confrères spécialistes de la rénovation à une pénurie de main-d’œuvre, il a sélectionné une dizaine de partenaires professionnels très spécialisés avec lesquels il collabore régulièrement. « Je n’ai pas le choix, je compte plus de 120 projets de rénovation à réaliser dans les trois prochaines années », annonce-t-il, espérant, à terme, développer une activité dédiée aux monuments historiques.