Jean-Paul Blanc, DG du pôle Plastium : "La pénurie de main d'œuvre frappe tous les postes!"

Envolée des prix des matières et de leur transport, de l’énergie, nécessité d’investir pour décarboner la production... La filière plasturgie des Hauts-de-France est-elle en danger ?
De taille moyenne et sous-traitantes, la plupart des entreprises de cette filière se trouvent depuis longtemps dans une position de faiblesse, car prises en étau entre des donneurs d’ordres et des fournisseurs de matières premières généralement plus gros qu’elles. Même si le phénomène ne les affecte pas de façon homogène, le mouvement actuel d’inflation ne peut que les fragiliser.

Faut-il s’en inquiéter ?

Même si plusieurs sociétés ont engagé récemment des mesures de réduction de leurs coûts, l’optimisme domine. Afin de répondre à de nombreuses problématiques du moment, comme par exemple l’allégement des véhicules, le recours aux plastiques et aux composites est appelé à s’intensifier. Dans ce cadre, les acteurs régionaux de la plasturgie ont un rôle stratégique à jouer. De plus, les adhérents de Plastium ont su démontrer au fil des années leurs capacités d’adaptation et d’innovation, en particulier dans le domaine de l’économie circulaire et de la recyclabilité de leurs produits. Mais alors que chacun continue d’avoir des projets d’investissement, une partie d’entre eux sont malheureusement contraints de réduire la voilure, voire d’en annuler, en raison... d’un manque d’effectifs. Touchant à l’époque principalement le métier de monteur régleur, la pénurie de main d’œuvre frappe désormais tous les postes.