Jérôme Leroy sur le tatami mondial de la RFID

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TEXTE Julie Dumez / PHOTO Se?bastien Jarry

 

 De?trompez-vous, il ne s’agit pas de la nouvelle coqueluche sportive a? la mode. Bien qu’il ait quelques performances de haut niveau en karate? a? son actif - il a participe? au championnat de France, rien ne pre?disposait Je?ro?me Le Roy a? s’affronter aux ge?ants de la RFID tel Motorola. A la te?te d’Embisphe?re, spe?cialiste de l’intelligence embarque?e, ce Breton d’origine emploie 30 salarie?s, dont 10 a? l’e?tranger. Une pe?pite a? la croissance fulgurante installe?e a? Tourcoing, issue d’une longue expe?rience a? l’international. Apre?s un master de bio-me?canique du sport a? l’universite? de Rennes, le karate?ka poursuit son cursus par un DESS en management japonais et veille industrielle. En 2003, il pose ses valises a? Kyoto pour terminer ses e?tudes. Puis il inte?gre la R&D d’Oxylane trois ans durant. L’occasion d’allier sport et innovation. Son parcours le conduira ensuite a? prendre la direction de De?cathlon en Inde et en Turquie.

 

Disparition des codes-barres
Mais il garde le virus de l’entrepreneuriat cheville? au corps. 2008 marque son retour en France et le de?but de sa carrie?re d’entrepreneur. Il rache?te des projets innovants a? son ex- employeur et monte une spin-off : Embisphe?re nai?t en 2009. Avec ses solutions RFID destine?es a? la me?morisation et a? la re?cupe?ration des donne?es, il ame?liore la trac?abilite?, la pre?cision des stocks et pre?pare la disparition des codes- barres. De quoi faire le bonheur des distributeurs, logisticiens et autres industriels. Exit l’inventaire de?s potronminet : avec l’EmbiVentory, passer la raquette au-dessus de votre line?aire de ve?tements suffit pour comptabiliser votre stock. Les infos collecte?es sont re?cupe?rables sur Pc et smartphone (Android et Windows Mobile) via Bluetooth.

 

 

« La technologie est 70 fois plus rapide que le code barre et dans la réalité du geste métier cela permet à nos client d'aller 5 à 10 fois plus vite pour re?aliser un inventaire et traiter les écarts », glisse celui qui pre?fe?re l’art de la discre?tion aux flashs des photographes. « C’est un garc?on attachant d’une grande humilite?. Il aborde son ambition de manie?re prudente. Il se remet en question en permanence pour aller dans le sens de l’innovation », commente Raouti Chehih, DG d’Euratech avec lequel il a partage? la formation pour dirigeant de Stanford. « Mais c’est le seul franc?ais qui parle anglais avec l’accent indien ! », taquine-t-il. S’il touche aujourd’hui les « early adopters » (acheteurs pionniers), soit 5 % du marche?, le potentiel de conversion des autres est e?norme. En 2013, la start-up a ge?ne?re? 5 M€ de CA. Autant en France qu'a? l’e?tranger. Engage? sur le tatami mondial, le fondateur compte bien doubler son activite? dans les 5 ans. S’il mise re?solument sur l’innovation et l’international, il n’en garde pas moins la fibre re?gionale. Plus de 85% de sa production est re?alise?e dans le Pas- de-Calais. «Cela correspond a? notre strate?gie de proximite? avec nos partenaires pour nos ventes en Europe. Pour les ventes a? l'international nous sommes parfois amene?s a? produire sur place pour plus de re?activite? (Chine, Inde, Bre?sil)», pre?cise Je?ro?me le Roy. En s’installant a? La Plaine Image de Tourcoing apre?s un passage a? la Haute-Borne, l’entrepreneur joue e?galement la proximite? « essentielle pour e?changer avec des entreprises qui nous ressemblent et be?ne?ficier de cet e?co-syste?me ». Un univers fertile qui a ve?ritablement pese? lors de son choix d’implantation. Serial entrepreneur, il garde secre?tement des projets dans sa besace. Mais celui qui s’envole environ une semaine par mois a? l’e?tranger se pre?serve un peu de temps pour ses passions : la nature, l’environnement, le sport et la guitare.

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