Keolis reprend les manettes des transports lillois pour sept ans

Bis repetita placent. Après avoir été pressentie pour le marché il y a quelques semaines, Keolis a été retenue définitivement par la communauté urbaine de Lille pour exploiter ses transports en commun de 2011 à 2017. L'opérateur l'a emporté devant Veolia Transports Urbains associé à un partenaire italien. L'enjeu financier est énorme : le marché s'élève à 2,04 milliards d'euros, dont 1,2 milliard acquitté par la communauté urbaine sous forme de subvention d'équilibre, et 800 millions de recettes de trafic.

Keolis, qui emploie déjà 2370 salariés chez Transpôle, s'engage à en recruter 334 de plus. Mais la communauté urbaine et son vice-président Eric Quiquet mettent d'abord en avant une évolution culturelle forte, voire même une " révolution copernicienne ", selon le mot de l'élu Vert. Car d'une logique de délégation de service public de transports en commun, on serait passé à une DSP de mobilité.

Certes. Mais le coeur du schéma s'adosse toujours aux transports collectifs, de l'épine dorsale du métro, dont les rames de la ligne 1 seront doublées, au réseau de bus dont l'offre sera accrue de 25% via un second plan Bus, adopté en 3 étapes (rentrées 2011, 2012 "et 2013). Outre la mise en place de nouvelles LIANE (bus à haut niveau de service), la nouveauté réside dans la création d'une ligne circulaire autour de la métropole, provisoirement baptisée Corolle (photo). Le tramway verra de son côté l'offre accrue de 15%.

Quant à la " mobilité ", elle relève d'autres approches : la multiplication des plans de déplacements d'entreprises (PDE) avec un objectif de 210.000 salariés concernés en fin de contrat, le développement des pôles d'échange, une navette fluviale entre Vauban et Euratechnologies et l'essor du covoiturage, et la mise en place d'une billétique intégrée permettant y compris l'utilisation des TER sur le territoire métropolitain. " Ce sera le couteau suisse de la mobilité qu'on va mettre dans la poche des usagers de la métropole ", déclare avec fougue Eric Quiquet.

Mais l'innovation la plus visible sera l'arrivée d'un très important parc de vélos (10.000), pour partie en libre service payant (gratuit la première demi-heure, 1 € l'heure suivante) et majoritairement en location de longue durée à tarif imbattable (5 €/mois). L'ensemble de ce schéma devrait permettre d'assurer une forte progression du trafic sur la durée du contrat (+ 55%) pour atteindre les 242 millions de voyages en 2017.