La Brasserie de Saint-Omer investit massivement

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France

« N’allez pas dire qu’on se croit supérieur. Pas du tout. Nous travaillons en permanence pour nous développer ». André Pecqueur, dirigeant de la Brasserie de Saint-Omer ne craint ni la crise ni l’avenir. Malgré un contexte difficile, alourdi par le projet de taxations nouvelles de la bière, le premier brasseur indépendant français (120 M€ de CA en 2011) va investir 16 M€ cette année. «Ceux qui n’investissent pas aujourd’hui sont condamnés. Ce projet nous permet de rester à la pointe et de sécuriser l’avenir» explique le presque septuagénaire, qui préfère l’investissement aux dividendes. « On gratte des quarts de centimes du prix de revient, pour proposer de la belle qualité à un bon prix », poursuit-il. Avec des marges faibles, la modernisation est une condition sine qua non de la croissance. 12 millions iront à un équipement d’embouteillage dernier cri. L’outil offre une technologie de mise en canettes automatisée très performante : 60 000 boîtes / heure, contre 20 000 actuellement. La mise en service est prévue pour mai 2013. La construction d’un nouveau bâtiment de 3800 m2 mobilisera les 4 M€ restants. « Nous avons la chance de n’avoir aucun problème pour obtenir des financements » glisse le « capitaine », comme le surnomment ses équipes.

 

Relève assurée

Ce projet signe la volonté stratégique de s’orienter vers la canette, actuellement un tiers de l’activité. 40 fois plus légère que la bouteille - 3 grammes contre 135, elle gagne le cœur des jeunes et engendre des taxes et des frais de transports réduits. Autre priorité, l’international. 44% du CA est réalisé à l’export, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie mais aussi en Australie. Des résultats facilités par les 250 camions de la société de transport du groupe, TSA, créée à la fin des années 1990. Un moyen pour l’entreprise d’optimiser les coûts, en traitant directement les approvisionnements et les livraisons. Dernier objectif, doper les ventes de la Goudale, éditée par les Brasseurs de Gayant, rachetés par André Pecqueur en 2010. Etrange destin pour la Brasserie de Saint Omer. Acquise par la famille Pecqueur en 1985, vendue à Heineken en 1996. Rachetée par le « capitaine » à titre personnel en 2008, l’entreprise est aujourd’hui leader français de la bière de distributeurs (60% de l’activité). 50 000  hectolitres en 1987, 2,3 millions actuellement, soit 800 millions de bouteilles et 250 millions de cannettes. Et toujours la même recette : innover et choyer le client. « Quand il y a le feu chez un client, on y va et on le regarde dans les yeux. On n’envoie pas un email », raconte André Pecqueur. Des valeurs partagées par deux gendres et un petit-fils, déjà prêts à prendre la relève. « On ne sait pas quand on fermera les yeux, mais une chose est sûre, cela arrivera, tout est donc prêt pour que les affaires continuent », conclut sereinement le brasseur.

 

Carte d’identité :

CA 2011 : 120 M€

Effectif global : 600 collaborateurs

-       Brasserie de Saint-Omer : 100

-       Brasseurs de Gayant : 150

-       TSA : 300

 

Marie Raimbault

 

Ces articles peuvent également vous intéresser :

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France
Publié le 06/11/2012 Eco121

Alphaglass pourrait crééer 110 emplois en finition

Arques. Un atelier de décoration et satinage va être ouvert pour 21 M€.

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France
Publié le 06/11/2012 Eco121

Tessenderlo rebat les cartes de ses deux usines régionales

Calais et Loos. Les deux usines chimiques de Tessenderlo vont connaître des sorts très différents.

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France
Publié le 06/11/2012 Eco121

Le Louvre attend toujours les acteurs économiques

Lens. Le territoire peine toujours autant à capitaliser autour du plus grand musée du monde.

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France
Publié le 06/11/2012 Eco121

Florimond Desprez invente la betterave du futur

Plus de sucre, moins d’intrants, une meilleure résistance au froid, aux maladies… La betterave de demain sera bien plus performante. Et ce, grâce à Aker, un programme de recherche de grande ampleur, développé discrètement à deux pas de Lille. Decryptage.

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France
Publié le 06/11/2012 Eco121

Philippe Froguel : "Je trouve l'atmosphère en France confinée"

Le chercheur mondialement reconnu pour ses travaux sur le diabète s'est prêté au jeu de notre interview décalée. Philippe Froguel ne mâche pas ses mots. Entre passion et détestation, il n'hésite pas à fustiger l'univers de la recherche régionale. Morceaux choisis : " J'ai été accueilli à coups de fourche par le CHR". ""C'est faux de dire que la recherche ça coûte, ça coûte si on n'est pas capable de financer l'innovation et la découverte". "Si j'ai gardé mon laboratoire ici, c'est uniquement parce que le directeur de Pasteur me l'a demandé et que je travaille avec des équipes formidables. Mais je voulais tout fermer et me tirer." "On a des excellents mais aussi une proportion que je chiffrerais à 30 à 40% de gens qui ne resteraient pas deux ans chercheurs en Angleterre, car ils ne sont pas bons."

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France
Publié le 06/11/2012 Eco121

Dans les coulisses de… L’école active bilingue Jeannine Manuel

L’antenne lilloise de l’école active bilingue Jeannine Manuel fête ses vingt ans et inaugure ces jours-ci un bâtiment HQE de 4000 m2. Visite d’une pépite régionale.

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France
Publié le 06/11/2012 Eco121

Provost veut rayonner plus large

Neuville-en-Ferrain. Le spécialiste du rayonnage industriel lance un plan d’investissement de 12 M€ pour conforter sa place de numéro 1. 75 emplois à la clé.

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France
Publié le 06/11/2012 Eco121

22 000 m2 de plus pour l’hôpital de Boulogne

Il aura fallu 20 ans pour que le projet voie le jour.

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France
Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France
Publié le 06/11/2012 Eco121

API Restauration vise l’Allemagne

Mons-en-Baroeul. Après le rachat de Maranta Traiteur, Api restauration conforte sa 4ème place sur le marché de la restauration collective.