La Caisse d'Epargne a prêté 2,4 milliards en 2009

L'année 2009 aurait pu être sanglante pour
la Caisse d'Epargne Nord France Europe
(CENFE). L'Ecureuil aura du affronter à la
fois la banalisation du livret A et l'effondrement
de sa rémunération, la mutation de la
crise financière et bancaire en crise économique,
la naissance de BPCE, sans compter
la mise en oeuvre du plan social de 124 suppressions de postes (102 départs volontaires).

Lié à la fusion des trois caisses régionales, ce
PSE aura coûté 5 millions d'euros. Pourtant,
la banque mutualiste affiche des résultats
spectaculaires, avec une progression de ses
encours de 7,3 %, à 8,6 milliards d'euros, dont
une percée notable dans le secteur des entreprises
(+ 16,2 %). Son produit net bancaire
grimpe de 36,5 %, à hauteur de 489 millions
d'euros, tandis que son résultat net frise les
100 millions d'euros (+ 15%). Le risque client
demeure très limité, à 20 millions d'euros,
soit 0,23 % des encours.

"e-agence"

" La Caisse d'Epargne a prêté, elle prête, elle
prêtera ", insiste Jean Mérelle, président du
Directoire, rappelant que sa banque dispose
de liquidités abondantes adossées à une très
large collecte. En 2009, le volume de prêts à
l'économie régionale aura atteint 2,4 milliards
d'euros.

Forte d'une situation saine,
la CENFE affiche trois grandes priorités

pour 2010. La première porte sur le recrutement
de jeunes clients. Finie l'ouverture
systématique d'un livret A à la naissance
d'un enfant, il faut aller chercher la clientèle
jeune. La CENFE a inventé un produit ad
hoc, baptisé Futeo, qui a déjà permis de séduire
8 500 moins de 25 ans, et qui sera
étendu à tout le réseau Caisse d'Epargne. La
banque va également lancer une " e-agence "
début 2011, dont l'une des ambitions est de
garder la clientèle des clients qui quittent la
région pour passer leur retraite au soleil. Le
marché des entreprises, enfin, constitue un
axe de développement affirmé comme relais
de croissance.
Le département Banque des décideurs en
région (BDR) affiche déjà 600 entreprises
clientes dont 50 grandes. " Nous ne sommes
pas que distributeurs de crédits, nous souhaitons
qu'elles nous fassent confiance au
quotidien ", plaide Didier Manessiez, responsable
de la BDR.