La Caisse d'Epargne Hauts-de-France se lance à l'offensive commerciale

Philippe Lamblin, président du COS, et Laurent Roubin, président du directoire Philippe Lamblin, président du COS, et Laurent Roubin, président du directoire

 

 

Malgré un léger repli du chiffre d'affaires, la banque régionale a dégagé 151 M€ de résultat net l'an dernier. De quoi soutenir une stratégie d'élargissement de ses activités et d'innovation.

 

« Heureusement qu'on a fait la fusion ! », s'exclame Philippe Lamblin, président du Comité d'orientation et de surveillance de la Caisse d'Epargne Hauts-de-France. Face aux vents mauvais du covid-19 et de ses conséquences économiques, l'Ecureuil nordiste se veut en ordre de bataille. Les résultats de l'exercice 2019, deux ans et demi après la fusion, semblent lui donner raison. Certes le produit net bancaire (chiffre d'affaires) a reculé de 1,9 %, à 645 M€ (ramené à -0,3% hors effet de base), mais la caisse septentrionale affiche une très belle rentabilité (151 M€ de résultat net, en hausse de près de 10%). Son coût du risque reste très faible (23 M€), et son ratio de solvabilité un des meilleurs en Europe. Une situation qui lui a permis d'accélérer son développement l'an dernier. La banque aura financé 6,1 Mds € de projets, moitié pour les familles, moitié pour les entreprises au sens large. L'activité immobilière aura été particulièrement tonique, avec 2,2 milliards de crédits. L'immobilier est du reste un pôle de force de l'Ecureuil en région, où il se présente en leader, avec entre autres la gestion de 80 000 logements sociaux (SIA, SIGH, SA de l'Oise), 800 M€ d'engagements nouveaux auprès de la promotion immobilière, ou encore une foncière très active qui déploie aujourd'hui 40 000 m2 et qui compte 225 M€ d'actifs.

Côté entreprises, la caisse se targue de 4000 clients supplémentaires en solde net. Dans le cadre du coup de tabac économique qui accompagne la crise du coronavirus, la banque a par ailleurs annoncé son intention «d'accompagner, quand cela est possible, ses clients de manière proactive et individualisée pour rechercher avec chacun la solution la plus appropriée à sa situation ». Autrement dit des reports d'échéance, des billets de trésorerie ou d'adaptation des niveaux de crédit court terme.

 

« On tire la pelote »

La caisse des Hauts-de-France tire aussi le bénéfice de son implantation en Belgique depuis cinq ans, dans l'univers de l'entreprise. Après avoir montré patte blanche auprès du secteur bancaire outre-Quiévrain, comme minoritaire dans des opérations de syndication, la caisse est montée peu à peu en puissance. « On tire la pelote », sourit Laurent Roubin, président du directoire. L'activité belge a généré 700 M€ d'actifs, et s'accélère auprès des grandes entreprises, au point de toucher désormais 100 des 400 plus grandes entreprises belges. L'activité s'élargit peu à peu à la promotion immobilière et à l'accompagnement des clients transfrontaliers.

La caisse d'Epargne veut aussi avancer ses pions au-delà de ses zones de force classiques. Elle vient par exemple de constituer une équipe pour attaquer le segment agricole, traditionnellement dominé par le Crédit Agricole. Elle lance une offensive également en direction de l'univers de la santé, incarnée par un partenariat avec Eurasanté. Autre segment particulièrement ciblé, les jeunes. La caisse est déjà présente sur ce marché mais veut aligner une offre de service encore plus spécifique, au terme d'un travail en amont de plus de 18 mois sur un large panel pour définir les attentes de cette nouvelle génération. Il en sortira des produits nouveaux (Plume, Futurness...) mais aussi une agence dédiée à Lille, baptisée Hub, qui sera aussi un lieu de coworking.

De façon plus ciblée, on peut aussi évoquer la mise en route de la filiale Banque de l'Orme, dévolue aux entreprises sous procédure collective, qui a déjà dépassé sa feuille de route avec 230 premières entreprises accompagnées.