La Griotte, une nouvelle adresse bien vitaminée
Cette nouvelle brasserie au ton résolument moderne s'avère une belle destination, même si son accès est actuellement entravé par de gros travaux.
Situation remarquable pour cet immeuble neuf de l'avenue du Peuple belge, tout en poutres béton et verre, conçu pour recevoir l'établissement ambitieux de l'ancien chef de Laventie, Eric Delerue. Au rez-de-chaussée, on y trouve une brasserie, entendons par là un restaurant à la formule simplifiée ; la salle est un beau rectangle haut, soutenu de poteaux carrés à rayures ; entre l'avenue et la cuisine ouverte, le long de laquelle s'étire un bar à l'effet transparent, la disposition des tables rondes au centre de la salle bordée de banquettes et tables carrées, les coloris recherchés et tendres, le sol de granit anthracite, les luminaires, l'éclairage clair et doux, le confort sonore, le chêne nu des tables au pietement léger, concourent à faire de ce lieu une des salles de la région qui mérite le détour.
La cuisine en a été confiée à l'aimable Charles Bruneval, formé, entre autres, chez Rostang et chez Guy Savoy, qui sont loin d'être des frimeurs. Il propose un unique menu à 28€ à choix courts et intéressants. Passons sur le risotto (à la française...), bien que la bisque d'écrevisses qui le couvrait (!) n'en était pas moins joliment parfumée. Le gravlax épais de couleur rouge, avec des rondelles fines de betteraves et avocat, en plus de l'effet visuel, avait un caractère séduisant. En guise de plat, la longe de porc ibérique, une qualité de choix, bien servie, était judicieusement accompagnée d'un purée fumée crémeuse qui lui convenait bien. Quant au filet de sébaste, artichaut, compact et cuit comme il faut, avec un beurre blanc aux fines herbes, relevé à l'estragon, et son riz grillé, était tout simplement émouvant d'un vrai savoir-faire naturel.
Pour conclure, une « panacotta, rhubarbe et rose », qui ne peut pas donner plus qu'elle n'a ; et « l'abricot, tarte, amande, miel », un épais sablé moelleux nappé d'abricot avec une crème au goût complexe et frais, était bien gourmand. Côté vins, la sélection au verre n'est pas enthousiasmante, l'IG d'Oc, Loriu de la coop Anne de Joyeuse, n'incite pas à l'excès, le Chinon du domaine de Raifaut, et le Lalande de Pomerol de Siaurac se boivent mieux.
L'on regrettera l'absence d'amuse-bouche au début du repas d'autant plus que le service fut long et incertain (il vaut mieux écrire les commandes pour assurer !). Cependant ces défauts de jeunesse ne doivent pas nous retenir d'aller essayer la cuisine bien faite, sincère et de caractère, de cette belle et moderne Griotte.
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