Le centre de biomimétisme de Senlis n'a pas décollé
Cinq ans après sa création, la chambre régionale des comptes fait le constat de l'échec du Ceebios, un centre européen dédié au biomimétisme, basé à Senlis.
"Un projet qui n'a pas abouti à la réalisation d'opérations significatives liées à la recherche et à la production industrielle". Diplomate, la tournure employée par la Cour régionale des comptes pour qualifier les résultats - ou plutôt l'absence de résultats - du Ceebios, le Centre Européen d'Excellence en Biomimétisme, est limpide : le centre est un échec. Lancé en 2015, en lieu et place du quartier Ordener, une ancienne caserne militaire, ce pôle à la thématique très originale devait attirer dans ses filets des dizaines d'entreprises et générer 300 emplois. Cinq ans plus tard, seuls une trentaine ont vu le jour selon l'opposition municipale, qui crie au scandale. Il faut dire que, toujours selon la cour des comptes, le business plan de la structure prévoit que le « point d'équilibre », - entendez la rentabilité – de la structure serait à ce rythme atteint... dans 35 ans ! De quoi susciter un peu plus l'ire de Sophie Reynal, une élue (LREM) de la ville, qui en bonne spécialiste des questions économiques et plus particulièrement des fusions-acquisitions ne comprend pas que « des centaines de milliers d'euros » aient été engloutis dans cette opération. L'équipe municipale, dirigée par Pascale Loiseleur (SE) explique quant à elle que le Ceebios n'a pas bénéficié du soutien des collectivités, de la communauté de communes et de la région. Un point que confirme d'ailleurs le rapport. Reste que, selon la chambre, l'ampleur des travaux restant à mener est telle que « la ville ne pourra assumer seule les ambitions d'un tel campus ». Il est donc fort à parier qu'à l'instar de nombreuses structures et centres d'innovation créés ex nihilo par la seule volonté des collectivités locales, sans lien avec le territoire, ce centre soit voué, à terme, à disparaître. Une éphémère de plus dans le paysage économique régional.
