Le Chiffre : 1,8% d'emplois dans la conception recherche
Ils sont 26.400 à travailler dans la conception-recherche en Nord-Pas-de-Calais. Bien peu par rapport aux 1.467.000 actifs, soit le treizième rang français, pour une moyenne nationale de 2,8%, relève l'Insee. L'Ile de France écrase néanmoins le reste de l'Hexagone, avec 4,9% de l'emploi total orienté vers la conception-recherche. Notre retard est marqué aussi par rapport au reste de la France (2,2%).
Un tiers de ces emplois s'exerce au sein des services aux entreprises, devant les industries des biens intermédiaires et les biens d'équipement. En majorité ils se concentrent dans la métropole lilloise, sont nettement masculins (83%) et plus jeunes que la moyenne (57% de moins de 40 ans).
Parole d'expert : "La dynamique des acteurs me rassure"
Comment expliquez-vous ce décalage entre notre région et les autres ?
Les chiffres ne sont pas faux, c'est une réalité structurelle, liée au tissu économique de la région Nord-Pas-de-Calais. Il y a peu de grandes entreprises, nous sommes plutôt une région de production, plutôt sur des secteurs traditionnels incluant peu de R & D, et nos entreprises ont souvent une culture de sous-traitance. Nous comptons un chercheur privé pour trois chercheurs publics quand ce ratio est exactement inverse en Rhône-Alpes. On ne peut pas changer les choses du jour au lendemain.
Le Nord-Pas-de-Calais paraît pourtant avoir relevé ses manches depuis des années...
Nous payons le prix des révolutions successives. L'exploitation du charbon ou de la pêche ont donné une culture de type " matières premières ", puis la région a basculé vers l'industrie de transformation comme le textile, la métallurgie, qui à leur tour ont subi la mondialisation. Il faut souligner que notre région a su se reconvertir à des activités très créatrices d'emplois et exportatrice de know-how comme la distribution, et a montré une très forte capacité de régénération.
Les emplois de l'innovation dans les grandes aires urbaines NPDC
Lille Roubaix Tourcoing :
13.500 (51,1% du total régional)
Valenciennes :
2.200 (8,3%)
Douai-Lens :
2100 (8%)
Dunkerque :
2000 (7,4%)
Béthune :
1100 (4,3%)
Y a-t-il des signes d'espérer aujourd'hui ?
Bien sûr. La prise de conscience et la dynamique des acteurs me rassurent. Il existe une vraie envie de prendre l'innovation au sens large comme un élément clé pour la pérennité et le développement. Au moins trois ou quatre pôles de compétitivité sont très porteurs de cette dynamique comme I-Trans. les éco-entreprises affichent aussi une grande vitalité. Sur l'appel à projet d'entreprises innovantes lancé en 2009, 50% des candidatures émanaient des seules éco-entreprises ! Autre exemple : les NTIC. Si l'on additionne tous les parcs d'activité dédiés, on compte 170 entreprises créées, représentant pas moins de 6.000 emplois. La réalité est difficile, ce n'est pas contestable, mais il y a des germes assez vivants, auxquels il faut ajouter le volontarisme des acteurs. L'Etat et la région se sont mis d'accord pour la création de Nord France Innovation et Développement, que je préside, afin d'assurer le suivi de la mise en oeuvre de la stratégie d'innovation et d'être force de proposition.
Comment remonter la pente?
Le plan de développement des PME initié par la région et la CRCI avec le soutien de l'Etat se donne pour objectif 2000 Pme aidées dans les trois ans et affiche parmi ses trois axes le développement par l'innovation. Il convient d'accentuer la prospection vers les entreprises à très haute intensité technologique. Il faut aussi favoriser l'implantation d'entreprises innovantes, et donc travailler sur l'attractivité. Tertio, l'éclosion de nouvelles entreprises innovantes dans des secteurs dynamiques est essentielle, par le biais d'appels à projets mais aussi par l'exploitation de tout ce qui est valorisable, transférable des laboratoires pour les transformer en entreprises.
Le financement de l'innovation est souvent mis en cause pour son insuffisance...
C'est juste. Mais une réponse vient d'être apportée à travers la création d'une plateforme régionale des outils de financement, dans le prolongement du rapport Guillon au schéma régional de développement économique. Il s'agit de faciliter l'accès et de mettre en synergie les organismes de financement, dans une formule qui se rapproche de celle de la plateforme régionale innovation et valorisation de la recherche.
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