Le Crédit Agricole et Turenne lancent un FCPR dédié aux entreprises régionales
RÉGION. Seuls les 505 000 sociétaires du Crédit Agricole Nord de France auront accès à ce fonds « Pme et Territoire » pour investir dans des entreprises régionales. Une première en France.
Les fonds d'investissements présentent bien souvent des tickets d'entrée élevés. Le fonds PME et Territoire lancé par Turenne et la Caisse régionale de Crédit Agricole est, lui, accessible à partir de 2 500 € (et jusqu'à un plafond de 100 K€), et réservé aux sociétaires de la banque verte. Soit un vivier de 505 000 personnes sur un total d'un million de clients. « Cela répond à notre souhait de démocratiser notre classe d'actifs, de donner du sens à l'épargne des habitants du territoire pour participer à des projets de développement et de transmission », décode Christophe Deldycke, président du directoire de Turenne Capital. L'outil, présenté comme unique en son genre par Laurent Martin, directeur général de la Caisse, a vocation à lever 20 M€ dès cette année puis à être reconduit par la suite. On relèvera que les prises de participation sont pour l'essentiel orientées vers des entreprises de l'économie traditionnelles et non vers l'économie du numérique par exemple, où le niveau de risque est sensiblement plus élevé.
Le FCPR s'appuiera sur l'expertise en fonds propres déployée depuis treize ans par Nord Capital Partenaires, société de gestion commune à Turenne et au Crédit Agricole, investi notamment à travers sa société de capital-risque NCI. Né il y a treize ans, NCI dispose d'un portefeuille de 49 participations, avec 170 M€ d'actifs sous gestion. Le nouveau FCPR investira dans ce véhicule à raison de 35%, complété d'un ratio similaire dans un fonds de Turenne composé de 16 participations, le solde étant fléché vers des opérations nouvelles en co-investissement.
Pour les sociétaires, l'investissement, opéré dans des Pme et ETI régionales, sera bloqué huit ans, avec un rendement attendu de 10%. Une performance qui s'appuie sur celle du portefeuille existant engrangée depuis dix ans, qui pèsera donc 70% de l'assiette du FCPR. « Nous commençons la communication auprès de nos sociétaires dès aujourd'hui. Cela donne du sens, puisqu'ils sont déjà actionnaires de la Caisse en quelque sorte », indique Bernard Pacory, son président pour encore quelques semaines avant de passer la main.
