Le Daïdokoro, simplicité et excellence
Dans le cadre de ce numéro orienté sur le Hainaut, nous vous emmenons à la découverte fort plaisante du Daïdokoro (« cuisine » en japonais) ouverte il y a un peu plus d'un an.
Junko Yoshihara (photo ci-dessous) était déjà cuisinière. Tsuyoshi Okubo, lui, s'occupait des voyages des collaborateurs de l'usine Toyota voisine au Japon. Les deux associés ont d'abord ouvert ce restaurant pour satisfaire des cadres japonais en manque ; mais aussi pour les Français qui sont réputés faire bon accueil aux cuisines étrangères. Ils ont jeté leur dévolu sur un ancien estaminet de briques et poutres en bois, au sol en terre cuite, qu'ils ont gardé tel, et équipé de mobiliers de bois som- maires, tables, bancs et chaises de recupération pour en faire une cantine nippone ! On aurait tort de s'arrêter à cette simplicité rustique et d'en deduire que la cuisine est au diapason. Bien au contraire !
Pour s'en convaincre, il est recommandé d'abandonner l'ordonnancement du repas à l'occidental (entrée, plat, dessert) qui restreindrait l'expérience, pour adopter la coutume asiatique, plus souple, consistant à commander en commun plusieurs assiettes-plats (en nombre impair) que les convives dégustent en picorant à leur gré, les plats étant composés de morceaux de la taille d'une bouchée (sushi), seul le bol de riz, tenu en main gauche, étant individuel. Trois personnes choisiront par exemple un assortiment de sushi qu'elles composeront de sashimi : poissons crus finement tranchés, d'une qualité irréprochable de fraîcheur, de texture et de fondant, sans aucun nerf ; de maki : riz, légumes, aliments marins roulés dans une algue, et de nigiri : boule de riz très légèrement parfumé d'un mélange vinaigré, couverte d'une tranche de poisson, poulpe, crevette, ou seiche, qui sont à effleurer, côté garniture, dans une sauce soja relevée au wasabi. En assiettes chaudes, elles opteront pour les poulets teriyaki (laqué soja) ou negi daré (style poivre et sel) mariant croustillant et moelleux, qui feraient passer un bon poulet rôti pour un plat de la préhistoire de la gastronomie, et une assiette de crevettes nanban, d'une densité remarquable, couvertes d'un buisson de fins légumes panés frits au léger parfum d'agrumes. Le tiramisu version thé matcha est plaisant. Les Japonais aiment la bière et la Kirin Ichibanshibori à la pression, légère, se boit sans soif.
Tant de finesse dans la simplicité, tant de fraîcheur dans les goûts, les textures, les formes et les couleurs, ont vite conquis un large public. On aura compris qu'il vaut mieux réserver.
117 rue du Quesnoy, Valenciennes
Tél. 03 59 38 22 73 (réservation)
Menu 12 €, carte 20-30 €
Ouvert midi et soir jusque 22h30 ; fermé dimanche et lundi
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