Le Félicie, un petit nouveau à la personnalité bien posée
Le nouvel établissement loossois se révèle dans l'ensemble une bonne surprise, autour de plats de résistance et d'un service irréprochables, malgré quelques nuances. A découvrir.
A quelques dizaines de mètres de l'imposant beffroi, jouxtant le plus banal hôtel Best Western, le Félicie a installé son ambition, fin novembre 2019, dans une vaste salle bien agencée, entre restaurant et brasserie : grand bar, vieilles briques soigneusement jointoyées, plafond bas et noir, ouvrant largement sur une cuisine où s'active une jeune brigade de noir vêtue. Sous la preste houlette du directeur sommelier, Mickael Dieu, l'équipe de salle, en uniforme décontracté, chemise bleu marine, pantalon chino ocre jaune et baskets blanches, s'affaire gaiement auprès de la nombreuse clientèle attablée ; rien, ici, ne semble être laissé au hasard.
La carte offre pour chaque service trois choix, différents midi et soir, et renouvelés chaque semaine. Nous avons apprécié les plats de résistance, qui ont fait mentir la boutade de l'incontournable Paul Bocuse au sujet de la mode, qui pointait « rien dans l'assiette, tout dans l'addition » : le cabillaud épais, rôti, accompagné de gros poireaux et os à moelle, relevé très discrètement de wasabi et le quasi de veau, juste cuit rosé, bien tendre, garni de salicornes sautés, pommes de terre fumées, confit d'oignons, auquel de petites graines de moutarde (la plante) ajoutaient une sensation amusante et non surfaite.
En entrée, la crème de céleri, confit de marron, parsemée de livèche décorative, en entrée, aurait mérité un peu plus de caractère et d'onctuosité ; le maki de filet mignon aux fruits de la passion, lui, était étouffé par les carottes râpées crues. Les desserts sont aussi bien servis, malheureusement, le généreux baba au rhum, ananas et mangue, était plus proche du pain que du baba, même bien arrosé ; mais l'assiette de chocolat noir avait du caractère, et le chocolat suffisamment bien fait pour qu'il puisse se passer de la présence anecdotique du champignon de Paris.
La carte des boissons est bien troussée, réunissant les beaux jus d'Alain Millat, des bières de brasseries artisanales, Cambier, Célestin, Thiriez, etc, et la rare Cantillon, la perle des gueuses ; celle des vins, où figure un surprenant vin de Normandie, a la bonne idée de donner une courte description gustative des flacons, même si, par ses choix, elle répond moins à l'ambition de prix serrés de la formule du restaurant voulue par son fondateur, Romain Petit. Indéniablement, ce nouvel établissement a une personnalité et une équipe enthousiaste qui mérite de réussir. Souhaitons lui bonne chance.
Menus : 20-24€ midi, 29-45 € le soir.
Ouvert tous les jours 12h-13h30 ; 19h30-21h30
78 rue Maréchal Foch, Loos
03 20 48 23 85
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