Financement des entreprises : la Région bouche deux trous dans la raquette

Sylvain Makaya (ISIA) signe avec Xavier Bertrand Sylvain Makaya (ISIA) signe avec Xavier Bertrand

 

 

Le conseil régional a signé un partenariat avec le fonds ISIA pour financer les outils de production en leasing. Il prépare également un fonds dédié aux entreprises en retournement.

 

Le financement des entreprises nordistes va s'enrichir coup sur coup de deux nouveaux dispositifs. Idinvest est à l'origine du premier, le fonds ISIA, dévolu au financement des outils de production. Lancé nationalement il y a 18 mois, cet outil a déjà financé 20 projets parmi lesquels un tunelier pour le Grand Paris, un scanner d'hôpital, ou une ligne de production de tubes de rouge à lève pour un sous-traitant de L'Oreal. Le fonds connaît aujourd'hui sa première déclinaison régionale, dans les Hauts-de-France, retenus pour son fort tissu industriel dont le renouveau est manifeste. Sylvain Makaya, associé d'Idinvest et directeur d'ISIA, a signé avec Xavier Bertrand un partenariat pour les Hauts-de-France le 11 avril. « Il ne s'agit pas seulement d'être volontariste, il faut aussi des outils pour passer à la vitesse supérieure», a commenté le Président du conseil régional, soucieux de boucher les « trous dans la raquette » du financement des entreprises. En l'espèce, ISIA a prévu de mobiliser entre 120 et 150 M€ sur trois ans au financement en leasing de machines outils et d'outils de production, sa spécialité. Un comité de pilotage, intégrant les équipes du conseil régional, sera réuni tous les mois à Lille. L'équipe ISIA de Lille sera pilotée par Thierry Legeais. Selon Sylvain Makaya, le fonds vise le financement de 20 à 30 opérations sur trois ans.

Au-delà de ce premier dispositif, présenté comme très novateur, la Région devrait en adopter un autre dans sa séance du 25 avril, dédié cette fois aux entreprises en retournement. Cet outil baptisé Reeboost sera un fonds d'investissement de 20 à 30 M€ appelé à entrer comme minoritaire au capital de sociétés en consolidation. Le fonds est ciblé sur les PME, pour des tickdets qui devraient s'établir entre 0,5 et 1,5 M€. D'autres investisseurs, dont Bpifrance, s'associeront au conseil régional, qui met de son côté 5 M€ sur la table. La Région se veut rassurante sur ce dispositif à risque, dès lors qu'une société de gestion privée pilotera le fonds, mais aussi parce que deux régions ont déjà mis en place ce type de schémas, avec succès, Pays de Loire et Auvergne-Rhône-Alpes.