Le Galibot à Lens, une cuisine sincère et chaleureuse
Le restaurant brasserie du quatre étoiles Louvre-Lens ouvert depuis un an se révèle une bonne surprise en dépit de quelques imperfections de jeunesse.
En face du Louvre-Lens, 26 corons, peints en gris et blanc, s'étirent derrière une haie de jeunes arbres. Propriété de Maisons et cités, héritier de l'immense patrimoine immobilier des ex-Houillères, ils ont été reconvertis par l'agence d'architecture Maes spécialiste de la métamorphose de bâtiments historiques en hôtel de luxe (l'Ermitage, le Royal Hainaut,...). L'établissement de 52 chambres, avec ses matériaux bruts sauvegardés, est un brin austère... et réussi. Il contraste avec la spacieuse brasserie attenante mais separée, le Galibot, du nom des enfants qui travaillaient à la mine, plus chaleureuse avec ses briques brutes, son plancher de vieux chêne, agrémenté de carrelage ancien, le grand bar carré en zinc et la surprenante longue table d'hôtes en bois sans piètement, ni haubans. Dommage que le mobilier, chaises, tables, banquette, ne soit pas plus confortable.
Le chef, Raynald Boucaut, y mitonne une cuisine sincère qui n'a pas l'air trop tenté par le maniérisme à la mode. Au déjeuner, il propose un plat du jour à 12 € réconfortant : rognon de veau purée, joue de bœuf au vin rouge, paleron carottes, andouillette d'Arras à la fraise de veau, et autres promesses gourmandes, qu'on arrosera volontiers des bonnes bières de la voisine brasserie Castelain. A la carte, il assure aussi avec générosité. Les escargots de Râches (un peu cuits) en copieuse crème d'ail sont joliment agrémentés de capucine aillée. Le foie gras en Lucullus, mille feuille de langue fumée et foie gras, spécialité de Valenciennes, a belle allure, sans fioriture. Le filet mignon de porc à basse température, girolles, est accompagné de grenailles de Bailleul superbement traitées, cependant il n'est pas sûr que la basse température soit le meilleur traitement pour le filet mignon.
Quant à l'épaisse côte de veau, cèpes, petits pois et bonne purée, elle était tout simplement moelleuse et goûteuse à souhait. Les légumes d'accompagnement tiennent une belle place dans les assiettes : mention ! Mais bémol pour les sauces de nappage un peu épaisses, les cèpes et girolles décevants.
En dessert, la sphère de chocolat fourré à l'« espuma » de coco est bien chocolaté, et la soupe de pêches jaunes et blanches, pochées et crues, est fort agréable.
Cette cuisine chaleureuse, malgré quelques petites imperfections, n'est pas ennuyeuse et le muscat sec du Roussillon, léger, fruité et méconnu, est un choix judicieux, notamment en apéritif, quant au bourgueil « Lubrifiant social », il vaut au moins pour son nom !
Le service, de brasserie, est aimable. En revanche, le site Internet peine à être à jour.
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