Le Lin Français-Jean Decock lance une seconde unité dans l'Aisne

Laon. Le spécialiste nordiste du teillage de lin a investi 15 M€ dans une seconde usine. Le groupe familial entend répondre à la demande soutenue depuis dix ans pour cette matière écologiquement vertueuse.

Pour Le Lin Français-Jean Decock, le spécialiste nordiste du lin, c’est un grand bond en avant. La PME familiale, qui possède depuis 1957 une unité de teillage à Quaëdypre, près de Dunkerque, vient d’inaugurer son second site de production, dans l’Aisne. Précisément à Barenton-Bugny, près de Laon, où le groupe a investi 15 M€ pour créer, sur un terrain de 8 ha, ce site capable de transformer 16 000 tonnes de paille de lin, cultivée dans l’Aisne, mais aussi en Normandie. Avec lui, Le Lin Français-Jean Decock porte à 40 000 tonnes par an ses capacités totales de production. «Notre objectif est de nous rapprocher des liniculteurs du département avec qui nous travaillons depuis plus de 35 ans », a déclaré Quentin Decock directeur du site de Barenton-Bugny, lors de son inauguration le 22 octobre.

Avec ce nouvel outil, la société entend faire face à la croissance de la demande mondiale en lin, essentiellement tirée par la Chine, qui transforme 90% de la production française. «En dix ans, les surfaces cultivées en europe, dans une zone s’étendant de la Normandie aux Pays-Bas, ont augmenté de plus de 130% », souligne Edouard Decock, directeur de l’usine historique de Quaëdypre. Depuis deux ans, avec la crise sanitaire, le principal débouché est resté inaccessible. Mais l’activité a repris très fort depuis cet été, au point que le groupe a décidé la mise en place d’une troisième équipe de production à Laon, qui fonctionnera donc en 3X8, et qu’il envisage une troisième ligne de production. Outre le textile, qui utilise les fibres longues de la plante, le lin offre de multiples débouchés. L’ensemble de la plante peut en effet être valorisée, les graines sous forme d’huile, les parties les plus dures de la tige, en plaquettes combustibles par exemple. «Il s’agit d’une plante peu exigeante en engrais, qui correspond bien à la demande actuelle pour des cultures écologiquement vertueuses », reprend le dirigeant. Avec cette unité, le Lin Français-Jean Decock atteint le seuil de la centaine de salariés. Le groupe réalise, en moyenne chaque année, 30 M€ de chiffre d’affaires.

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