Le MIN de Lomme change de dimension

Le 2e plus gros marché français de commerce de gros devient Euralimentaire. Et vise la création de 500 nouveaux emplois d'ici 2023.

Quarante-sept ans après son installation à Lomme, sa modernisation au début des années 2000 et plus de 25 M€ d'investissement au fil des ans, le MIN entame un nouveau chapitre de son histoire. Depuis le 4 octobre, le 2e plus important marché de gros de France - après celui de Rungis - porte le nom de son incubateur et devient officiellement Euralimentaire. C'est le 8e et dernier site d'excellence de la Métropole Européenne de Lille dédié aux produits frais, locaux et à leur logistique. "Le MIN de Lomme est le premier de France qui se privatise sur place et le premier à bénéficier du statut de site d’excellence", se réjouit Roger Vicot, président de la Sogemin et maire de Lomme. La transformation du MIN a été actée avec le vote de la MEL en faveur du déclassement et de la privatisation du site, lors du conseil métropolitain de mi-octobre. Offrant ainsi la possibilité aux 60 grossistes présents sur place d'enfin devenir, s'ils le souhaitent, propriétaires de leurs locaux d'activités. La moitié aurait déjà fait connaître son intention d'achat.

Autre mutation, celle de la Sogemin, en charge de la gestion du marché d'intérêt national depuis ses débuts en 1972. Désormais, elle devient une société d'économie mixte, la SEM Euralimentaire. Et accueille de nouveaux actionnaires privés, l'investisseur familial normand SAMFI Invest et le logisticien urbain du groupe La Poste Urby. Ceux-ci montent au capital avec respectivement 700 K€ et 240 K€, suite à un appel à manifestation d'intérêt (AMI). La MEL est majoritaire avec un apport en nature correspondant à une partie du foncier du MIN actuel, soit 9,5 M€.

Pari sur l'emploi

Dès 2020, place au déploiement des services aux entreprises. La SEM Euralimentaire lancera, en partenariat avec Euralogistic, une plateforme logistique E-Fresh. Elle livrera, en deux heures, après une commande sur Internet, les commerçants et professionnels des métiers de bouche de la métropole. "De quoi renforcer notre engagement dans la livraison du dernier kilomètre", souligne le président.

En parallèle, d'ici février prochain, un pré-hôtel d'entreprises de 250 m2 poussera sur le site. Il permettra de maintenir trois start up actuellement accompagnées par l'incubateur, et d'en accueillir cinq autres. Il précède la construction d'un hôtel d'entreprises d'ici à 2022, dont les études de réalisation sont en cours. Avec l'objectif affiché de doubler le nombre d'emplois actuels pour atteindre le millier à horizon 2023.