Le robinetier de luxe THG vendu au chinois Jomoo

Béthencourt-sur-Mer. Pour accélérer sa croissance à l'international, le fabricant d'articles sanitaires THG s'adosse au géant chinois du secteur. Il financera le développement de gammes plus accessibles. 

 

A l’automne dernier, l’annonce avait créé un certain émoi chez les 200 salariés de THG, inquiets de voir leur entreprise cédée à un partenaire étranger. L’officialisation du rachat de 75% du capital du robinetier de luxe au chinois Jomoo les a finalement quelque peu rassurés. Presque inconnu en France, ce géant de la fabrication d'articles sanitaires réalise 1,7 md€ de chiffre d’affaires, essentiellement dans le moyen de gamme. THG, lui, est depuis les années 1970 spécifiquement orienté vers le luxe. A son actif : des palaces, tels que le Crillon à Paris ou le Trump Taj Mahal Hotel, mais aussi des projets de particuliers fortunés, en Europe, aux Etats-Unis et bien sûr au Moyen-Orient. «Jomoo ne peut fabriquer ce que THG fabrique et vice versa. Il s’agit donc de trouver des synergies entre nos deux entreprises », témoigne David Bonnelle, directeur général de THG. Pour la PME samarienne, la Chine représente 5% à 10% du chiffre d’affaires annuel, 40 M€ en 2019. Le dirigeant estime qu’elle pourrait peser à terme jusqu’au quart de l’activité. THG a donc besoin d’étoffer considérablement son réseau de distribution dans le pays, aujourd’hui restreint à quelques personnes in situ. Or Jomoo possède un réseau de près de 4 000 magasins et showrooms sur place. Pour servir ce marché de masse, THG doit développer de nouvelles gammes, plus accessibles, et surtout fabriquées en série. Nouvelle ligne de production, extension du site de production… selon le directeur général, toutes les pistes sont pour l’heure à l’étude pour mener à bien le projet, qui permettra aussi de servir les autres zones sur lesquelles THG est déjà présent, les Etats-Unis par exemple. Pour Jomoo, l’objectif est de se développer sur les segments du haut de gamme. Dans ce but, la firme aux 14.500 salariés a initié une stratégie de croissance externe, en visant des acteurs très spécialisés en Europe. Il y a quelques mois, le cuisiniste allemand Poggenpohl est ainsi tombé dans son giron. «Il y a des passerelles évidentes entre ces activités. Nous imaginons proposer des offres globales », annonce le directeur général.