Tramway Lille-Lesquin : le monde économique en colère

 

 

Les acteurs du monde économique tapent un gros coup de poing sur la table métropolitaine. Alors que des Assises de la mobilité viennent de se tenir et semblaient entériner plusieurs sujets dont le lancement d'un tramway entre Lille et l'aéroport de Lesquin, la délibération le concernant a été retire de l'ordre du jour du dernier conseil communautaire. C'est peu dire que la pilule ne passe pas chez Philippe Hourdain, président de la CCI de Région, Yann Orpin, président de la CCI Grand Lille, Jean-Pierre Letartre, président du Comité Grand Lille et Frédéric Motte, président régional du Medef.  

Dans une philippique publique commune, les quatre représentants des forces économiques déclarent «  ne plus supporter d'entendre le monde politique parler pour ne rien faire  », alors que le coût annuel de la congestion routière lilloise est évaluée à 1,4 milliard d'euros. Et que cette thrombose s'accroît de 8 minutes par an. 

 

Taux maximum du versement transport

 

«  Le retrait de cette délibération fait craindre une remise en cause de cette dynamique, et apporte le sentiment d’un abandon des décideurs publics face à ce défi que représente la construction d’une mobilité durable sur le territoire. Cette capitulation, dont l’impact serait dramatique aussi bien pour les entreprises que pour les résidents, viendrait à rétrograder la métropole sur les échiquiers européens et nationaux  », tancent les cosignataires. Pour ceux-ci, nombre de solutions proposées vont dans le bon sens (covoiturage, gestion des flux, péage positif, déplacements doux...) mais «  aucune de ces propositions ne peut s'abstraire des problématiques d'infrastructure  ». L'absence de réseau de transport efficient vers le sud de l'agglo crée "une situation ubuesque  » qui pénalise l'aéroport. «  La réalisation du tramway Lille-Lesquin représente de ce fait une solution que nous soutenons avec vigueur  » martèlent les responsables économiques qui rappellent aussi l'engagement des entreprises, à travers notamment un versement transport au taux maximal de 2% de la masse salariale, les plans de déplacement des entreprises ou encore le remboursement d'une partie des frais de transport des salariés. 

Damien Castelain, président de la MEL, contacté par Eco121, considère pour sa part que ce retrait n'est que de circonstance, et admet avoir été victime de sa propre impatience sur ce dossier (plusieurs élus lui ont reproché de vouloir saisir la commission nationale du débat public avant même une concertation au sein de la MEL). Il maintient toutefois ce projet comme une priorité du mandat et affirme qu'il soumettra cette délibération à l'assemblée en fin d'année, en tout état de cause. «  Chacun prendra ses responsabilités  », estime-t-il. 

OD