Les bières du Nord ont la forme

Fini le temps où le secteur de la bière faisait grise mine, aujourd’hui ça mousse ! Les poids lourds et les brasseries de taille moyenne multiplient les investissements sur un marché en pleine croissance. La dynamique est telle que les micro-brasseries poussent aux quatre coins des Hauts-de-France. Rien que cette année, la brasserie Castelain (95 000 d’hL par an) a investi 1,1 M€ pour l’extension de son parc de fûts à Bénifontaine, l’achat d’une nouvelle cuve et la création d’une houblonnière expérimentale. A Mons-en-Baroeul, Heineken – qui produit 3,5 millions d’hL annuellement - s’est offert une nouvelle ligne de conditionnement à 5,5 M€ pour produire des fûts de 8L à destination des cafés-hôtels-restaurants. Plus impressionnant encore, André Pecqueur a injecté 40 M€ pour 24 000 m2 d’entrepôts supplémentaires sur le site de la Brasserie Goudale à Arques (2,5 millions d’hL par an). Et ce, seulement deux ans après son ouverture. André Pecqueur est un patron heureux et pour cause, la Brasserie de Saint-Omer représente pas moins de 70% du marché des marques de distributeurs en France et produit 3,3 millions d’hL chaque année. A elle seule, la brasserie produit près de la moitié de la production totale des Hauts-de-France ! Avec ses 7,1 millions d’hL par an, soit plus de 33% de la production française, notre région maintient la deuxième place du podium national brassicole, derrière l’Alsace.

Le secteur a poursuivi sa reprise en 2018 – même s’il reste fragile face aux taux d’investissement très élevés, d’après le syndicat Brasseurs de France. Dans le pays, la consommation a bondi de 4,2% en moyenne sur les deux principaux circuits de distribution – GMS (+5%) et CHR (+1,8%) – pour la cinquième année consécutive. La filière est créatrice d’emplois : près de 600 nouveaux postes ont été créés l’an dernier portant le nombre total à plus de 7 000 emplois directs (dans 1 600 établissements). En région, on dénombre 1 383 emplois directs (contre 800 en 2016) et plus de 13 000 indirects. Mais outre ces bons chiffres, de nombreux enjeux attendent encore la filière régionale, estime le président du syndicat Brasseurs Hauts-de-France Vincent Bogaert. Le tourisme, l’export et la fédération des acteurs, entre autres. 

L’entretien avec Vincent Bogaert est à découvrir dans le prochain numéro d’ECO121.