Les éco-entreprises : un secteur (enfin ?) à part entière

L'économie de l'environnement est devenue un des secteurs importants de notre tissu régional. Le Nord-Pas-de-Calais occupe déjà le quatrième rang français. Sa montée en puissance est nette depuis dix ans.

 

La région pèse désormais 11% du marché national des éco-entreprises en chiffre d'affaires et 8,5% en effectifs. Avec 600 entreprises et 18 000 emplois (dont 400 chercheurs dans 60 labos), elle compte parmi les poids lourds français, alors même que les effets du nouveau pôle de compétitivité TEAM2 ne sont bien sûr pas encore perceptibles. La croissance annuelle du secteur est de 6%, au-dessus de la moyenne nationale. Et le Nord-Pas-de-Calais concentre pas moins de 15% des investissements du pays consacrés à l'environnement.

 

Qui en sont les acteurs ? Pour la majorité des entreprises de traitement et valorisation des déchets, du traitement de l'eau et de l'air. Mais de nouveaux champs s'ouvrent avec l'énergie renouvelable, aussi les économies d'énergie, ou encore la gestion des sites et sols pollués. Parmi les derniers investissements, citons l'implantation d'Entyrecycle (valorisation de pneus, 26 M€ d'investissement, 240 emplois annoncés), à Blaringhem, la plate-forme de recyclage de Coenmans à Béthune, Terra Nova et la valorisation des métaux précieux. Et le flux ne se tarit pas malgré la crise, à l'exemple du projet de la société LMK Energy, à Mazingarbe (lire ci-dessous) ou encore le développement du fabricant de luminaires en LED Epled, à Loon-Plage.

 

Un exemple : LMK Energy

 

C'est dans une ancienne friche industrielle à Mazingarbe que Franck Lavarde a choisi d'implanter un projet très ambitieux : sa société LMK Energy va investir 8 M€ dans un process industriel, validé par l'université de Compiègne (UTC), visant à la torréfaction de déchets végétaux, pour les transformer en combustible pour centrale thermique. Un pilote est déjà en place et l'installation industrielle sera opérationnelle début 2012. L'unité est autorisée pour 40 000 tonnes par an. La production, des "pellets" de 2e génération, affiche un très gros avantage compétitif grâce à un taux d'humidité très faible (moins de 1%, contre 9 à 10% pour les pellets classiques), ce qui assure un rendement énergétique très amélioré.
Autre intérêt : le besoin en énergie (du gaz naturel) est beaucoup plus faible pour ce procédé. A priori, les risques sont limités car le marché du pellet est en pleine expansion : il représente 8 millions de tonnes en 2010, et devrait en atteindre 60 dans le monde à l'horizon 2020. "J'ai voulu monter ça dans le Pas-de-Calais car c'est ma région, souligne Franck Lavarde, mais si ça fonctionne, mon objectif est d'aller dans une région riche en bois pour y construire une unité beaucoup plus grosse". Le projet de Mazingarbe doit générer 20 emplois. Finorpa accompagne ce projet à raison de 1 M€ ainsi que Croissance Nord-Pas-de-Calais.