Les Entreprises du Patrimoine Vivant veulent rayonner davantage

ci dessus les carreaux de grès de cérame de chez Winckelmans ci dessus les carreaux de grès de cérame de chez Winckelmans

Les Hauts-de-France veulent combler leur retard en matière d'Entreprises du Patrimoine Vivant. Un label d'Etat précieux qui reconnaît et valorise des savoir-faire exceptionnels.

 

Quel est le lien entre la distillerie Persyn à Houlle (62), les billards Toulet à Bondues, les horloges Huchez à Ferrières (Oise), la Brasserie 3 Monts, Winckelmans et ses cérames de grès à Lille et depuis quelques jours Meert et ses gaufres incomparables ? Toutes font partie des Entreprises du Patrimoine Vivant ou (EPV). Elles sont seulement 74 dans la région Hauts-de-France à arborer ce label, qui n'est pas décerné facilement. Créé en 2005 seulement, il est rattaché à Bercy (avec un crédit d'impôt spécifique) et décerné pour 5 ans par les préfets de Régions, avec pour objectif de valoriser des entreprises uniques dotées de savoir-faire d'exception, industriels comme artisanaux.

QUI SONT NOS EPV?

Le concept a bien pris puisque l'Hexagone peut s'enorgueillir à ce jour de 1448 entreprises du patrimoine vivant, dont 100 en région (74 établissements principaux, 26 secondaires), très nettement en dessous de son poids économique. Elles représentent 69 260 emplois en France, 4 755 chez nous. Soit une moyenne de 52 salariés.

Certains secteurs sont naturellement surreprésentés parmi les EPV : près de la moitié (46%) des établissements exercent leur activité dans l'ameublement-décoration et de l'architecture et patrimoine. La mode et la beauté couvrent de leur côté près du tiers des effectifs d'entreprises (32%). Enfin, les équipements industriels, médicaux et mécaniques regroupent 26% du total. A l'échelle du pays, il apparaît que l'Entreprise de patrimoine vivant moyenne réalise un volume de ventes de 11 M€, soit un chiffre d'affaires par salarié de 129 K€. Il faut aussi noter un particularisme fort, la dimension très internationale de ces entreprises. En moyenne, elles réalisent en effet 52% de leurs ventes à l'étranger. « C'est un vrai plus à l'étranger car c'est un label d'Etat. Il permet de passer des portes, notamment au Japon, aux Etats-Unis, en Chine, en Corée », souligne Olivier Ducatillion, président de l'association régionale des EPV (AREPV), et de l'Union des Industries Textiles. L'association est chargée d'animer : elle hébergera par exemple les Entreprises du Patrimoine Vivant lors du prochain salon Made in Hauts-de-France, elle contribue à financer des vidéos de présentation. Et elle entend élargir le cercle. « Il faut qu'on recrute ! On est là pour promouvoir ce label », lance Olivier Ducatillion qui confie avec un sourire « s'être fait engueuler par le Préfet » du fait de la trop faible densité d'EPV en région.

Ce volume devrait toutefois croître assez vite au vu de la campagne en cours pour sensibiliser les entreprises à l'intérêt de ce label, et de la naissance d'un esprit de filière très perceptible lors de la soirée de lancement à Entreprises & Cités le 12 octobre.