Les forces économiques lancent leurs propositions avant les élections

Patrice Pennel et Arnaud Cousin à la présentation des 40 propositions du Medef Hauts-de-France à Entreprises et Cité le 3 juin. Patrice Pennel et Arnaud Cousin à la présentation des 40 propositions du Medef Hauts-de-France à Entreprises et Cité le 3 juin.

Le Medef Hauts-de-France profite de l'élection régionale pour publier un petit livre bleu de 40 propositions pour le développement de notre région auprès des candidats. La Fédération Syntec lui emboîte le pas de même que l'Uriopss.

A l’approche des élections régionales, les 20 et 27 juin, le MEDEF Hauts-de-France - l’un des trois premiers MEDEF de France - entend bien user de son influence pour réaffirmer les positions de ses adhérents. Le syndicat patronal présentera prochainement 40 propositions, réparties en cinq grandes thématiques, aux têtes de listes, en lice pour la présidence des Hauts-de-France. Ces pistes de réflexion - dont certaines ont d’ores et déjà franchi le stade de réalité en région depuis quelques années - visent à faire des Hauts-de-France « un territoire attractif et durable ».

R&D, industrialisation, développement durable

Dans son petit livret bleu, le Medef Hauts-de-France interpelle les prochains élus au Conseil régional sur, entre autres, la nécessité d’accentuer l’effort en recherche et développement. « Faiblesse de notre région », regrette le patron des patrons des Hauts-de-France Patrice Pennel, par ailleurs dirigeant du groupe REG, concepteur et fabricant de biens d'équipements industriels. L'organisation patronale voudrait que la Région facilite l’accès « à une démarche d’innovation et/ou de recherche » aux entreprises, notamment aux Pme et ETI. Au national, les Hauts-de-France font en effet partie des plus mauvais élèves en terme de dépense intérieure dédiée à la R&D : 1,7 Md€ soit 1,1% du PIB régional, lorsque la moyenne nationale se situe aux alentours de 2,2%.

Le Medef Hauts-de-France voudrait voir également dans les prochaines années un effort plus important sur les métiers en tension, dont près de 40% des recrutements sont jugés difficiles selon la dernière enquête Besoins en main d’oeuvre de Pôle Emploi. Pour y remédier, de plus en plus d'entreprises n'hésitent pas à ouvrir leur propre école, en interne, pour former leurs futurs talents et assurer la transmission du savoir-faire des anciens aux plus jeunes. De son côté, Pôle Emploi apporte aussi sa pierre à l'édifice, soutenu par la Région, en organisant des rencontres au sein des entreprises pour promouvoir l'activité auprès des jeunes ou demandeurs d'emploi.

D’autre part, Patrice Pennel a réaffirmé la volonté du Medef pour une réindustrialisation du territoire, mais aussi son soutien à l’économie circulaire, à la valorisation des déchets de chantier, au nucléaire, à la transition vers les véhicules propres, au développement d'une filière hydrogène ou encore à la transformation des Hauts-de-France en territoire d’excellence en matière d’IA.

Enfin, le président du l'organisation patronale souligne que, quelque soit la couleur politique victorieuse fin juin, "le souhait du Medef est de rester un partenaire proche du Conseil régional". 

"Rééquilibrer les forces vives"

La Fédération Syntec des Hauts-de-France (numérique, ingénierie, conseil , événementiel, formation professionnelle), de son côté, pointe les défis structurels que doit relever notre région, « entre une métropole lilloise très aspirante et des territoires souvent excentrés ». Elle souhaite voir dynamisée l'offre de formation initiale pour accéder aux secteurs d'avenir. « Nous avons défini le développement de centres de formation et de maisons de coworking comme prioritaires sur ce territoire. Notre ambition est de rééquilibrer les forces vives des Hauts-de-France ! », lance Matthieu Tezenas, délégué régional de la Fédération Syntec. 

Pour réduire les fractures territoriales de la région, le Syntec se dit prêt à continuer à accompagner le développement de la région dans sa transformation numérique. Et préconise donc deux grands axes prioritaires ; accélérer le développement de nouvelles offres de formation initiale, identifier des CFA, en association avec d'autres branches, mais aussi contribuer à un meilleur aménagement du territoire. La Fédération Syntec décline du reste ces idées et d'autres dans une contribtion nationale de 8 propositions à l'occasion des élections des 20 et 27 juin. « Aujourd'hui, la crise de la Covid-19 a exacerbé les enjeux auxquels nos régions et nos entreprises font face, et nous estimons que la lutte contre la fracture territoriale doit être une priorité, politique et économique. Les entreprises des secteurs d'avenir peuvent être une véritable force partout en France, mais cela implique un travail collaboratif avec les régions et les collectivités », estime le président national de la Fédération Syntec,  Laurent Giovachini.

 

Enfin (pour l'heure), l'URIOPSS Hauts-de-France (organismes de solidarité et d'action sociale) s'est fendu aussi d'une vidéo sur Youtube, à tracers sa présidente Annette Glowacki, pour interpeller cette fois les candidats aux élections départementales (la compétence sociale relevant des départements). Pour souligner les enjeux de prise en compte de la fragilité, la pauvreté, le lien pauvreté-santé, les questions d'isolement, la fracture numérique, notamment. Mais aussi pour soulever  la question des moyens dédiés au financement des professionnels et de l'attractivité des métiers, secteurs en grandes difficultés de recrutement. La présidente de l'URIOPSS interroge les candidats sur les moyens que les départements compteront demain dédier aux structures pour épauler les professionnels, mais aussi pour donner une lisibilité de gestion permettant d'(assurer la pérennité des structures sociales.