Les professions victimes du confinement entre colère et désespoir

Le 7 décembre, les professionnels de la restauration, l'hôtellerie, l'événementiel ont exprimé leur désarroi sur la place de la République à Lille Le 7 décembre, les professionnels de la restauration, l'hôtellerie, l'événementiel ont exprimé leur désarroi sur la place de la République à Lille

Des loisirs indoor aux bars en passant par l’hôtellerie restauration, l'angoisse est à son comble

"Laissez-nous travailler », « hôtellerie sacrifiée, qui va payer ? ». Tels sont les quelques slogans brandis le 7 décembre par les professionnels de l'hôtellerie, restauration et événementiel, réunis sur la place de la République à Lille pour protester contre le maintien de la fermeture et la situation catastrophique de leurs établissements. « On est en train de se surendetter. On est en colère, il faut que ça change ! », a lancé le vice-président du club hôtelier Emmanuel Thébaut. Leurs fournisseurs leur emboîtent le pas. Réunis dans un consortium de 18 entreprises dont Castelain, Méo ou encore Sodiboissons, ils pèsent plus de 800 salariés et 330 M€ de chiffre d'affaires. « Les mesures de soutien (...) oublient totalement l'amont de la filière. Nous voulons alerter les pouvoirs publics sur les risques majeurs que cela fait planer sur l'emploi et la pérennité d'acteurs économiques locaux», avertit François Lesage, directeur général du fournisseur de viandes.

Les brasseurs sont au diapason, jugeant « qu'il s'agit d'une question de survie ». Selon eux, les fermetures entraînent des conséquences catastrophiques en termes de chiffre d'affaires, de trésorerie, de fragilisation de leur clientèle, sans compter un accès « très difficile » aux aides mises en place. Jugeant leur secteur « stigmatisé » alors que le reste des commerces est rouvert, les brasseurs en appellent à des aides à hauteur de 20% du chiffre d'affaires, la prise en charge « réelle » du chômage partiel, l'exonération des charges tant que le chiffre d'affaires n'a pas retrouvé 80% du niveau d'avant crise, et un report sans frais et automatique des échéances bancaires. « Notre filière brassicole se trouve depuis mars dernier dans une situation particulièrement préoccupante qui ne cesse de s’aggraver », estime Vincent Bogaert, président des Brasseurs des Hauts-de-France, qui emploient quelque 10 000 personnes en région. A ce concert d'inquiétudes s'ajoute celui du secteur des loisirs indoor. Bertrand Delgrange, fondateur des parcs Koezio (200 salariés), juge que la filière, « grande oubliée de cette crise sanitaire et économique » ne pourra survivre sans un plan de soutien spécifique. « Allons nous devoir licencier une grande partie de nos collaborateurs pour pouvoir rembourser nos PGE et survivre à 2021 ?» interroge-t-il crûment