L'ex-patron de Call Expert condamné à un an ferme

L'entreprise fut pendant un temps le premier employeur sur la ville d'Abeville L'entreprise fut pendant un temps le premier employeur sur la ville d'Abeville

Abbeville. Le fondateur de la société Call Expert, qui a employé jusqu'à 1 500 personnes, a été lourdement condamné pour abus de biens sociaux et escroquerie.

 

La success story a tourné au cauchemar. Le 12 octobre, le tribunal correctionnel d'Amiens a condamné à 30 mois de prison, dont 12 fermes, Bertrand Delamarre, fondateur du centre de relation client Call Expert, à Abbeville. L’ex-patron a été reconnu coupable d'abus de biens sociaux et d'es- croquerie au préjudice de l'État. Il devra verser 800 K€ à la société Call Expert, 423 K€ à l'État et 490 K€ à l'Urssaf. Pour le dirigeant, tout avait pourtant bien commencé. En 2001, en plein boom des centres d’appels, Bertrand Delamarre, alors âgé de 29 ans, installe à Abbeville sa société spécialisée dans les grands comptes. L’entreprise connaît une croissance fulgurante, 20% en moyenne par an. De quoi lui permettre dix ans plus tard de réaliser un chiffre d'affaires de 24 M€ et d’employer 1 500 personnes en France, dont 600 à Abbeville. Elle est alors le plus important employeur de la ville.

 En réalité, les bilans sont truqués. Un commissaire aux comptes alerte sur des mouvements financiers anormaux. L’effondrement du petit empire est rapide. En 2013, une première filiale, en Languedoc-Roussillon, est placée en redressement avant que Betrand Delamarre soit interpellé par la brigade financière, mis en examen pour faux et usage de faux, présentation de faux bilans et abus de biens sociaux pour la période 2011-2013. Le montant de la dette est vertigineux : 18 M€ au total, dont 2 à 2,6 M€ d'arriérés de cotisations au fisc et à l'Urssaf. Call Expert est placé en redressement judiciaire et finalement repris, en février 2014, par la société Relaytion qui ne s’engage à maintenir que 160 des emplois abbevillois. La structure existe toujours. Bertrand Delamarre bénéficiera d’un aménagement de peine avec port du bracelet électronique.

Six autres ex-cadres jugés avec lui ont tous été relaxés et deux autres condamnés pour complicité, dont un à quatre mois de prison avec sursis.