Lillenium : première pierre et grosses ambitions




 

 

Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage : après moult péripéties, et des menaces réelles d'abandon, le centre commercial Lillenium devrait enfin sortir de terre dans 27 mois. Porté par le promoteur lillois Vicity, accompagnés par la société 2ima qui a rallié le projet, appuyé par la Caisse des dépôts et par l'ANRU (20% des parts chacun), le futur centre commercial de Lille Sud vivait une étape symbolique mais forte ce 13 décembre avec la pose de la première pierre, au-dessus d'un immense cratère où les bulls ne cessent leur va-et-vient. En présence de Michel-Edouard Leclerc dont l'enseigne portera l'hypermarché de 5000 m2, locomotive commerciale du nouvel ensemble. « C'est dur d'être au bord du précipice chaque seconde. Ils ont tenu, ils ont eu des nerfs de fer », a lancé Pierre de Saintignon, premier adjoint de la ville de Lille, soulignant la ténacité et la prise de risque de Romain Demettre et Grégory Dymerski (au micro ci dessus), de Vicity alors que le projet a failli couler à plusieurs reprises.

Les enjeux sont importants : Lillenium s'étendra sur 56 000 m2, pour accueillir, outre l'hyper, 105 cellules commerciales, 15 restaurants, un hôtel Hilton de 141 chambres, sans compter 4200 m2 de bureaux. 62% des surfaces seraient déjà pré-commercialisées. Il s'agit aussi d'intégrer une dynamique gobale de rénovation urbaine. L'ANRU a déjà injecté la bagatelle de 460 M€ dans la transformation de Lille Sud. « Les sceptiques sont démentis. Ici, l'opposition parlait de Beyrouth, de zone de non-droit, de check point », tacle Martine Aubry. 

[caption id="attachment_35927" align="alignright" width="396"] "L'opposition parlait de Beyrouth, de zone de non droit. Les sceptiques sont démentis", tacle la maire de Lille.[/caption]

 

Si le projet doit bien voir le jour, après 27 mois de travaux, à horizon novembre 2019, l'affaire n'est pas gagnée. Il s'agit de créer une attractivité commerciale sur une zone qui en est totalement dépourvue aujourd'hui, entraînant le dépérissement des commerces (à l'instar d'un Intermarché qui a du fermer récemment). « Dans ma vie, j'ai été sur une cinquantaine de projets qui ont mis dix ans, temporise Michel-Edouard Leclerc. Ce sont des projets longs, mais avec une assise populaire forte ». Le patron de l'enseigne de distribution souligne aussi que Leclerc a déjà à plusieurs reprises réussi des implantations en zones difficiles comme à Sarcelles, à Moisselles ou en Bretagne.

 

"Convaincre les Lillois"

 

Raphaël Abitbol, dirigeant de la société 2IMA, note que le site intéresse fortement. «Les enseignes internationales ou nationales ne posent pas de problème quand on leur explique bien le projet. Notre plus grande difficulté est de convaincre les Lillois ».

 

[caption id="attachment_35928" align="alignleft" width="400"] Michel-Edouard clerc et Raphaël Abitbol[/caption]

Pour faciliter l'intégration de ce projet -signé de l'architecte Rudy Ricciotti, une maison Lillenium sera très rapidement mise en place avec plusieurs vocations : un lieu de rencontre avec la population, un lieu de travail, et un incubateur.
Lillenium affiche une perspective de 900 créations d'emplois, plus une moyenne de 250 durant le chantier. Le programme doit mobiliser un investissement global -enseignes et hôtel compris- de 250 M€, dont 30 M€ pour l'hyper Leclerc.

OD

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